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Réagissant à la mise en garde du SG de l'Education nationale
Les syndicats veulent boycotter la prochaine rentrée scolaire
Publié dans La Voix de l'Oranie le 23 - 06 - 2010

La mise en garde, faite par le secrétaire général du ministère de l'Education nationale (MEN), Boubekeur Khaldi, lors de la conférence de presse relative à l'annonce officielle des résultats des examens de 6e et du BEM, n'a pas laissé indifférents les syndicats du secteur de l'Education nationale. Ces derniers ont rapidement répliqué par l'annonce du boycott du premier jour de la prochaine rentrée scolaire.
Jugeant l'avertissement de la tutelle comme «un dérapage et une provocation inutiles», les trois principaux animateurs des grèves cycliques qui ont marqué l'année scolaire 2009-2010 estiment, à l'unisson, que «seule la satisfaction des points de revendications en suspens peut éviter la grève». La mise en garde du SG du MEN qui a indiqué que, désormais, son département «ne permettra plus la fermeture des établissements scolaires» et que «ce qui s'est passé l'année dernière ne se reproduira plus», est perçue, par ailleurs, comme une volonté d'interdire la grève. Tout à tour, les CLA, SNAPEST et UNPEF ont exprimé leur désapprobation et menacent, à leur tour, de recourir à la grève qui reste, à leurs yeux, «conforme à la réglementation du travail en vigueur». Le Syndicat national des professeurs d'enseignement secondaire et technique (SNAPEST), par la voix de son porte-parole Meziane Meriane, a estimé que «s'il y a problème ou injustice, il y aura grève conformément aux lois de la République». Tout en soutenant que «toutes les actions menées par son syndicat ont été justifiées», le porte-parole du SNAPEST a considéré que son syndicat «n'a fait que défendre l'intérêt des travailleurs».
Messaoud Amraoui, chargé de la communication de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF), autre syndicat artisan des débrayages qui ont secoué le secteur l'an dernier, a qualifié la mise en garde ministérielle de «fuite en avant», lui préférant «le dialogue efficace et responsable». En réaction, l'UNPEF menace à son tour de recourir à la grève qui «est un droit constitutionnel consacré par la loi 90-02», en cas de non satisfaction des revendications. L'UNPEF annonce son retour à la charge par une protestation dès la rentrée prochaine. «Le 1er jour de la rentrée 2010-2011 sera boycotté» a-t-il décidé. Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) lui emboîte le pas, faisant part de la même option : «Nous boycotterons la première journée de la rentrée scolaire prochaine si nos revendications, surtout celles des retraites et la modification du statut particulier, ne sont pas satisfaites». Le porte-parole, Idir Achour, indiquera que «seule la satisfaction de nos revendications et l'amélioration de nos conditions sociales feront cesser les grèves, sinon nous continuerons dans la protestation». Il mettra en défit le MEN «de trouver des remplaçants aux 350.000 professeurs ».
Le SNAPEST s'est, par ailleurs, interrogé sur «la justesse de cette provocation qui jette inutilement de l'huile sur le feu, d'autant plus que les professeurs ont fait preuve de professionnalisme aussi bien pour le rattrapage des cours perdus, la surveillance de l'examen du baccalauréat que la correction des copies». «Les professeurs méritent beaucoup plus de respect», a-t-il ajouté. Jugeant que «la grève est la seule arme à utiliser face à l'injustice». Le porte-parole du SNAPEST signifiera que «les grèves ne sont pas décrétées avec gaieté de cœur», relevant au passage les conséquences subies aussi par la corporation du fait, dira-t-il, que «nos enfants scolarisés ont été touchés au même titre que les autres élèves». Le SNAPEST rappellera les vertus du dialogue ainsi que les questions en suspens, «les œuvres sociales, le dossier des retraites et la médecine du travail».
L'UNPEF soupçonne, pour sa part, une volonté du MEN d'interdire la grève. Pour cela, dira-t-il «il devra passer par un référendum et abroger le droit à la grève des lois de l'Etat algérien». Il citera l'exemple de l'Allemagne qui interdit la grève tout en garantissant aux enseignants toutes les conditions éducatives, pédagogiques et sociales, comme pour orienter les responsables de l'Education nationale. M. Amraoui s'est indigné concernant «les déclarations irresponsables du secrétaire général du ministère de l'Education nationale», comparant les enseignants «à des jardiniers et à des chauffeurs de bus». «Nous continuerons à critiquer l'échec et les défaillances des politiques éducatives», a–t-il réaffirmé.
Evaluant les résultats des examens de fin d'année, M. Amraoui affirmera que les taux élevés de réussite aux épreuves de 6e et du BEM sont loin d'être le fruit de la réforme mais que «ce résultat est dû aux sujets accessibles même aux élèves en dessous du niveau requis et à un barème de notation large. Si le taux élevé de reçus contribuera à réduire l'échec scolaire, il accentuera le problème de la surcharge des classes, particulièrement celles de 1ère AM et de 1ère AS, soutiennent les syndicalistes, avertissant qu'«une surcharge pénalisera aussi bien les professeurs que les élèves dans la transmission et l'assimilation des cours». A ce propos, il interpellera le ministère de l'Education nationale pour l'ouverture d'«un débat objectif avec les partenaires».


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