Cinq militants du Mouvement du 20 février, poursuivis pour «participation à une manifestation non autorisée», ont été condamnés hier à des peines de huit à dix mois de prison ferme par le tribunal de Casablanca, au Maroc. «Trois ont été condamnés à 10 mois de prison ferme, deux à huit mois et une jeune femme, qui a comparu libre, a écopé de six mois avec sursis», a déclaré leur avocat maître Omar Bendjelloun. Ils ont également été condamnés à verser chacun 3000 dirhams (environ 280 euros) à la partie civile. «C'est un verdict politique conforme à la stratégie répressive contre le Mouvement du 20 février. Nous allons faire appel de ce jugement indigne», a ajouté maître Bendjelloun. Les cinq militants, en détention à Casablanca depuis le 22 juillet dernier, date à laquelle ils ont participé à une manifestation pacifique, ont affirmé au cours de précédentes audiences avoir été torturés par la police pendant leur période de garde à vue de 72 heures. Le Mouvement du 20 février, né l'an dernier dans le contexte des révoltes arabes, revendique des réformes politiques profondes de la monarchie marocaine et une plus grande justice sociale. Selon l'Association marocaine des droits humains (AMDH, indépendante), il y aurait près de 70 jeunes du Mouvement du 20 février actuellement en prison. Le 22 août, des dizaines de manifestants issus de ce mouvement, qui protestaient contre la cérémonie d'allégeance annuelle au roi Mohammed VI, ont été dispersés par la force à Rabat.