Ils étaient des milliers, hier, à se rendre vers la mine d'Amplats à Rutsenburg, au nord du pays pour un meeting suite à l'annonce, mercredi, par la société, du gel de toutes ses activités en raison de fortes tensions sociales. Les mineurs se sont rendus vers un stade situé dans la zone de la mine et étaient suivis par des unités de la police. Un petit groupe chantait en zoulou aux abords du stade : «Nous souffrons, mais personne ne nous écoute !» Ce sont les propos du géant minier anglo-américain, tenus mercredi à Londres qui ont mis le feu aux poudres du côté des salariés. «Etant donné la situation instable actuelle dans la région de Rustenburg, où nos employés qui veulent aller travailler sont empêchés de le faire et sont intimidés sous la menace de violences, Anglo American Platinum a décidé de suspendre ses opérations dans la région de Rustenburg avec effet immédiat», avait déclaré Chris Griffith, directeur général d'Amplats (Anglo American Platinum), filiale à 80% du groupe. Pour la direction, les manifestants ne seraient pas des salariés. «Nous voulons une augmentation, une vie meilleure. Entre 10 000 et 12 000 rands (920 à 1100 euros mensuels), au lieu de 7000 rands, avantages compris», a exigé l'un des grévistes alors que d'autres revendiquent un salaire de 14 500 rands, soit 1350 euros. Un bras de fer s'est engagé au sein du géant minier sud-africain. Par ailleurs, le président sud-africain Jacob Zuma, a jugé, devant le Parlement, que les troubles touchant le secteur minier étaient «inacceptables».