Les �quipes arrivent des cinq continents, les supporteurs affluent aux matches de pr�paration, la s�lection nationale monte en puissance : apr�s des ann�es d'attente, la Coupe du monde de football est enfin tangible en Afrique du Sud. Le coup d'envoi sera donn� le 11 juin dans l'immense stade de Soccer City � Johannesburg, o� l'�quipe sud-africaine des Bafana Bafana affrontera le Mexique. Mais depuis des semaines d�j�, l'humeur est � la f�te dans le paysh�te de cette premi�re Coupe du monde africaine. Les drapeaux de la Nation Arc-en-ciel flottent au dessus des bureaux, des �coles et des voitures. A chaque carrefour, les fans de foot s'arrachent banni�res, perruques color�es, lunettes g�antes et les d�sormais c�l�bres vuvuzelas. Enfin, le pays a retrouv� espoir en ses joueurs qui sont rest�s invaincus pendant dix matches amicaux, emportant m�me jeudi soir une victoire contre les Colombiens (2-1), beaucoup mieux class�s par la Fifa. Les Sud-Africains savent que la partie est loin d'�tre gagn�e pour les Bafana (�gar�ons� en zoulou), qui devront affronter la France au premier tour et restent � l'avant-dernier rang des 32 �quipes en lice. Mais la victoire de jeudi, acquise gr�ce � deux penalties, leur a r�chauff� le coeur. Le soutien du pays aux hommes de Carlos Alberto Parreira ne l'emp�che pas de r�server un accueil chaleureux aux autres joueurs. Mercredi, des dizaines de personnes s'�taient rassembl�es devant l'a�roport de Johannesburg dans l'espoir � d��u � d'apercevoir les Australiens, les premiers arriv�s. Des pointes � 160 km/h A d�faut, ils ont pu admirer un a�roport refait � neuf, qui sera reli� le 8 juin au quartier des affaires de Sandton par le Gautrain, le premier train express r�gional du continent, capable de pointes � 160 km/h. Pour la grand-messe sportive, les autorit�s ont �galement construit un nouvel a�roport � Durban, r�nov� les routes, �lev� cinq nouveaux stades et am�lior� cinq autres, pour un investissement total de pr�s de 40 milliards de rands (4 mds euros). �A deux semaines du coup d'envoi, nous sommes pr�ts: les stades, les moyens de transport et les a�roports sont termin�s�, a d�clar� le pr�sident Jacob Zuma au Parlement. Pourtant, les chantiers restent visibles autour de l'a�roport de Johannesburg, ce qui laisse planer la menace d'embouteillages monstres. L'acc�s au stade de Soccer City s'est �galement av�r� chaotique jeudi, si bien que le match Afrique du Sud- Colombie a commenc� avec une demi-heure de retard. Touristes en moins Autre sujet d'inqui�tude : la s�curit�. Aux peurs de longue date sur la criminalit�, dans un pays qui enregistre 50 homicides par jour, se sont ajout�es des craintes d'attentats terroristes apr�s des menaces �manant d'Irak (ensuite rejet�s par Al-Qa�da et minimis�es par la Fifa). La police, qui a recrut� 44 000 agents suppl�mentaires, multiplie les propos rassurants. Mais le vol de 2 000 dollars dans les chambres d'h�tel de la s�lection colombienne brouille le message. La ferveur populaire est �galement temp�r�e par la d�ception de nombreux secteurs de l'�conomie. L'industrie touristique est la premi�re � d�chanter: les pr�visions initiales tablaient sur 450 000 visiteurs pendant la comp�tition. A cause de la crise mondiale et de la flamb�e des co�ts, ils ne seront que 300 000 � faire le voyage. Le Mondial devrait toutefois contribuer � hauteur d'un demi-point � la croissance de l'Afrique du Sud en 2010, surtout gr�ce aux chantiers financ�s par l'Etat. La premi�re Coupe du monde africaine a d�j� permis � la Fifa d'engranger des revenus records : plus d'un milliard de dollars en 2009, gr�ce notamment aux droits de rediffusion. L'audience cumul�e pendant quatre semaines devrait d�passer les 26 milliards de t�l�spectateurs.