Vivant dans un immeuble vieux de cent ans et menaçant ruine, ils alertent les autorités sur le danger qu'ils encourent par une grande banderole à la porte de l'immeuble. Alarmante est la situation des habitants de l'immeuble 2 de la rue Hamou Boutlelis au centre-ville d'Oran. Vivant dans un immeuble vieux de cent ans et menaçant ruine, ils alertent les autorités sur le danger qu'ils encourent par une grande banderole à la porte de l'immeuble. Six familles dont des enfants et des personnes âgées sont en danger de mort. Pénétrer l'étroitesse de cet immeuble lève le voile sur une réalité encore plus désolante. La peinture endommagée laisse entrevoir le ciment et les briques de construction. Le sol est complètement délabré. La cage d'escalier s'étant effondrée il y a quelque temps, les habitants l'ont remplacée par des marches en bois et des escabeaux dangereux. Au premier étage, M. Nouredine Boudellaa, sexagénaire amputé des deux jambes, vit un véritable calvaire : «Je suis coincé chez moi, les voisins doivent me porter pour que je puisse sortir faire mes soins chaque semaine. On a beau écrire à la daïra mais tout ce qu'ils nous disent c'est d'attendre. Aujourd'hui c'est la cage d'escaliers, vous imaginez si demain c'était le toit d'une maison ?», se plaint-il. «C'est Ammi Nouredine qui a eu l'idée de la banderole mais nous sommes tous d'accord avec lui, nous avons des enfants ici et notre situation est urgente», accuse un autre habitant. Garanti par l'article 11 du Pacte International Relatif aux Droits Sociaux, Economiques et Culturels, le droit au logement, condition indivise du droit à un niveau de vie suffisant, est loin d'être acquis en Algérie. Le logement d'urgence demeure au point mort. La wilaya d'Oran ne disposant d'aucun centre pour l'hébergement d'urgence, l'immeuble 2 de la rue Hamou Boutlelis risque rapidement de devenir l'immeuble de la mort.