Danger - Une dizaine de familles de l'immeuble situé au 91, rue Hassiba-Ben-Bouali, dans la commune de Sidi-M'hamed, tirent la sonnette d'alarme. Leur bâtisse de cinq étages menace ruine. A quelques mètres de l'hôpital Mustapha et du ministère de la jeunesse et des sports, un immeuble de cinq étages menace ruine. Les cages d'escalier sont soutenues par des poutres métalliques et des madriers. Les rampes d'escalier attachées les unes aux autres avec du fil de fer sont également un véritable danger pour les enfants d'une dizaine de familles. Les plafonds de la terrasse sont depuis longtemps dans un état lamentable. Les balcons sont aussi un danger aussi bien pour les habitants que les nombreux passants. Les habitants qui disent avoir attiré l'attention des élus locaux depuis le tremblement de terre du 21 mai 2003 qui a ébranlé le centre du pays, sans résultat aucun, ont décidé cette fois-ci de passer à la vitesse supérieure «en attendant le pire», disent les locataires en colère de cet immeuble. Sur les balcons sont accrochés une multitude de banderoles dénonçant le laxisme des autorités locales et attirant l'attention des décideurs à tous les niveaux. «L'APC nous a abandonnés», «nous sommes en danger», «Ils nous ont trahis la première fois après le séisme, on ne veut pas être trahis une seconde fois», lit-on sur quelques banderoles. Ils ne font plus confiance aux élus locaux qui se sont déplacés pour «étouffer» ce mouvement de protestation. «Une fois notre action entamée, les responsables locaux sont venus accompagnés de certains employés du CTC. En contrepartie de la restauration de notre immeuble, ils ont exigé de nous de retirer les banderoles accrochées à nos balcons. Nous n'avons pas l'intention d'abdiquer, puisque nous avons longtemps été bernés alors que nos vies sont en danger depuis 2003», nous dit un locataire. C'est un véritable bras de force qui oppose actuellement les locataires aux élus locaux. «Nous n'allons pas reculer d'un iota pour faire valoir nos droits. Pour accéder au vœu des élus locaux, nous voulons voir l'entreprise en charge des travaux de restauration sur les lieux. Si c'est pour une couche de peinture comme il se fait habituellement, nous n'en avons pas besoin, comme nous ne cherchons pas un relogement. Nous ne quitterons nos demeures pour rien au monde», disent les citoyens que nous avons abordés. Nous avons appris que ces citoyens devaient se réunir dans la matinée d'hier avec le premier magistrat de la commune. «C'est la réunion de la dernière chance. Si le maire s'entête dans sa logique, nous allons occuper la rue», disent ces citoyens. Pour avoir la version du P/APC de Sidi M'hamed, Mokhtar Bourouina, toutes nos tentatives ont été vaines. Son téléphone est resté fermé durant presque toute la matinée d'hier.