Des dizaines de ressortissants algériens ont manifesté, hier, devant le siège d'Air Algérie à Paris contre la «cherté» de ses tarifs notamment en période estivale. Ce qu'a démenti un représentant de la compagnie qui pratique des «règles commerciales», au même titre que ses concurrents. Les manifestants, dont des parents accompagnés de leurs enfants, brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire «Halte aux tarifs made in Air Algérie», « Pour que partir en Algérie ne devienne plus un luxe» et «Paris-Tunis : 200 euros, Paris-Rabat : 80, Paris-Alger : 500 euros». Un participant à cette manifestation, Omar Aït Mokhtar, qui se dit appartenir à un mouvement associatif algérien en France, a estimé qu'un «monopole» dans le transport aérien entre la France et l'Algérie serait à l'origine d'un «tarif de billet exorbitant, insupportable pour nos compatriotes». Dans une pétition ouverte aux signatures lue devant les manifestants, il a souligné qu'Air Algérie et une autre compagnie aérienne française ont signé une «entente commerciale tacite», en appliquant les mêmes tarifs qui évoluent de «concert» avec des réservations pour la période estivale «ouvertes à la même date». Contacté, le représentant d'Air Algérie pour la région France-Nord, Abdelkader Benselka, a démenti ces allégations, indiquant qu'il n'existe «ni monopole ni entente tacite avec nos concurrents», précisant qu'outre Air Algérie, trois autres compagnies françaises desservent l'Algérie par vols directs. «Notre compagnie pratique et respecte les règles commerciales au même titre que les autres compagnies régulières, à savoir la tarification liée à la gestion des capacités en fonction des saisons et de la demande», a-t-il précisé à l'APS. Selon lui, afin de répondre aux attentes de la clientèle, Air Algérie «est allée jusqu'à faire abstraction des règles économiques, en offrant des tarifs promotionnels lors de périodes de forte affluence et à la veille de fêtes». Interrogé sur le maintien à des proportions jugées exorbitantes des tarifs de la compagnie, notamment durant une période précise d'août en dépit de l'augmentation du nombre de rotations entre l'Algérie et la France, M. Benselka a répliqué que cela «répond à une augmentation du trafic, toutes compagnies confondues, et il est lié à une récente obtention de créneaux supplémentaires». «Pour autant, le nombre de rotations n'influe en aucun cas sur les tarifs», a-t-il ajouté.