Loïc Dauvillier et Glen Chapron signent une adaptation originale du best-seller de Yasmina Khadra, à la fois au plus proche du roman et en prenant quelques libertés. Incontestablement l'un des événements BD de la rentrée. On se rappelle tous de L'Attentat de Yasmina Khadra et du déluge de critiques élogieuses qui ont suivi sa sortie. Le livre s'est vendu à des centaines de milliers d'exemplaires et traduit dans de nombreuses langues. L'auteur a assassiné le commissaire Llob pour s'attaquer au monde. Après Kaboul, Tel-Aviv. Dans un restaurant bondé, une femme fait exploser une bombe qu'elle dissimulait sous sa robe de grossesse. Toute la journée, le docteur Amine, Israélien d'origine arabe, opère à la chaîne les innombrables victimes de cet attentat. Au milieu de la nuit, on le rappelle d'urgence à l'hôpital pour lui apprendre sans ménagement que la kamikaze est sa propre femme. S'ensuit une histoire déchirante d'un homme en perte d'identité qui voit son univers s'écrouler. Le talent de Yasmina Khadra est de mêler une histoire individuelle à la situation complexe du conflit israélo-palestinien. La lettre d'adieu de sa femme plonge Amine dans une grande détresse. Comment vouloir un enfant si, à sa naissance, il se retrouve sans patrie ? «Lorsque j'ai commencé le découpage, je me suis imposé deux choses. Premièrement garder la densité du récit de Yasmina Khadra. Faire en sorte que le fond et la forme soient en adéquation. Cela me semble essentiel. Ensuite, malgré la densité, je souhaitais que la lecture soit fluide. J'ai très rapidement opté pour une structure de base en quatre strips de trois cases», explique le scénariste Loïc Dauvillier. Loïc Dauvillier et Glen Chapron ont été fidèles au roman. Le coup de crayon est chaud, les lumières bien rendues et surtout le rythme du récit, avec le noir qui accompagne la descente aux enfers. Une BD à lire au plus vite. Un ouvrage universel.