Une première dans l'histoire du cyclisme algérien. Trois cyclistes de l'équipe nationale, et non des moindres, ont été suspendus sans aucune notification par la FAC. Il s'agit de Youcef Reguigui, Azzedine Lagab et de Abdessamad Hanachi. Grande stupéfaction, Lagab et Reguigui se sont présentés, hier matin, à la rédaction d'El Watan pour dénoncer cette injustice. Le plus touché dans cette histoire c'est Reguigi qui a été privé de prendre part au Mondial de cyclisme sur route (moins de 23 ans), qui a débuté dimanche en Hollande. Reguigui, qui devait se déplacer lundi matin (6h30) en Hollande, via Lille, en compagnie des six autres cyclistes, est resté abasourdi, lorsqu'il a été renvoyé à partir de l'aéroport Houari Boumediene. «Une fois arrivé à l'aéroport d'Alger, le président de la FAC, Rachid Fezouine, m'a signifié que je suis suspendu et que je n'avais pas le droit de faire partie du voyage. Mais quand je l'ai convaincu que c'est la secrétaire de la fédération qui m'a dit que mon nom figurait sur la liste des sélectionnés pour le Mondial, Rachid Fezouine m'a dit : ‘‘J'ai annulé la réservation de ton billet''. Et d'ajouter : ‘‘Tu peux nous rejoindre le vendredi 21 septembre.'' D'un autre côté, je suis suspendu et l'autre le président me pousse à rejoindre la compétition mondiale à 24 heures de l'entame. Allez y comprendre quelque choses», soutient amèrement le jeune cycliste Reguigui. Faut-il noter que c'est grâce à Reguigui et Lagab que le cyclisme algérien a pu qualifier trois autres coureurs au Championnat du monde, comme Adel Barbari et Fayçal Hamza (moins de 23 ans) et Hichem Chaâbane (senior). Les raisons de la suspension de Lagab et Reguigui sont ailleurs. Ils ont tenu à faire entendre leur vérité. «Les dessous de cette sanction informelle sont plutôt autres que ce qui est rapporté dans la presse. Premièrement, à ce jour nous n'avons reçu aucune notification de cette inédite décision de suspension. La preuve, on a participé au ‘'challenge de Ramadhan en nocturne'', organisé par la FAC. Deuxièmement, le président de notre club, à savoir le Groupement sportif des pétroliers (GSP), n'a reçu aucun document officiel de la FAC mentionnant cette suspension. Lors du conseil de discipline (15 août), on nous a reprochés des choses totalement infondées», expliquent les deux professionnels algériens. Toujours selon Lagab et Reguigui (avec photos à l'appui), les stages de préparation pour les JO-2012 et pour le Mondial effectués à l'étranger ont été une aventure. Le dernier stage réalisé en Belgique a été la goutte qui a fait déborder le vase. «Le regroupement compétitif effectué en Belgique a été honteux et indigne non seulement pour le cyclisme algérien, mais pour le sport algérien. L'entraîneur national Mellah, qui a fait un rapport mensonger contre nous, aurait pu réfléchir avant de rapporter des allégations. Ce dernier a oublié de mentionner dans son rapport que les 17 cyclistes algériens étaient logés dans le grenier d'une habitation (villa) appartenant à un particulier. Mieux encore, un membre de la famille de l'entraîneur national résidant à Paris a cohabité avec la délégation algérienne durant la moitié du séjour. Dans cette promiscuité, les conditions d'hygiène étaient inexistantes. Quant nos à séances d'entraînement, elles se sont déroulées dangereusement sur l'autoroute belge sans la présence du coach national. A partir de là, les problèmes sont nés. Lorsqu'on s'est élevés pour revendiquer nos droits et les moyens mis par le MJS, on a été traités de tous les noms. On le dit haut et fort, nous avons souffert de moyens archaïques, puisque la ‘'restauration'' était préparée par le staff technique.» Les meilleurs cyclistes algériens, qui ont décidé d'adresser un rapport détaillé au MJS, se sont étonnés pourquoi l'entraîneur n'a pas évoqué dans son rapport l'affaire du voyage par bateau Stockholm-Riga ? Enfin, Azzedine Lagab revient sur sa mauvaise prestation aux JO de Londres qui est due, selon lui, à la mauvaise préparation. «L'opinion publique doit savoir qu'outre la mauvaise préparation, j'ai participé aux Olympiades de Londres avec un vélo de mon club.»