En pleine tempête mondiale provoquée par ce qu'on pourrait appeler par abus sémantique un «film», gorgé de haine envers l'islam et les musulmans d'un apprenti réalisateur, Charlie Hebdo, croyait pouvoir fait rire ses lecteurs en surfant sur la vague venue de la côte ouest américaine. L'hebdomadaire satirique français, Charlie Hebdo, est revenu une nouvelle fois sur le lieu du crime. Alors qu'elles ne sont pas encore totalement éteintes, il vient de souffler sur les braises résiduelles de l'incendie qui avait ravagé, voilà à peu près une année, son siège parisien. En 2011, il avait jugé utile de publier les caricatures danoises blasphématoires à l'égard du Prophète (QSSSL). Un véritable attentat contre la morale islamique, si blessée. S'en est suivi un déluge de feu qui avait ravagé et réduit à néant les locaux du journal. La réaction fut évidemment très violente et a été condamnée, y compris par les musulmans. Mais une année plus tard, force est de constater que les (ir) responsables de ce canard ont bien calculé leur coup. Il serait en effet naïf de croire que ces coups répétés de Charlie Hebdo sont simplement motivés par une envie irrépressible d'user de la liberté d'expression brandie comme une armure de guerre infranchissable. En pleine tempête mondiale provoquée par ce qu'on pourrait appeler par abus sémantique un «film» gorgé de haine envers l'islam et les musulmans d'un apprenti réalisateur, Charlie Hebdo croyait pouvoir faire rire ses lecteurs, en surfant sur la vague venue de la côte ouest américaine. Non, ces scandaleuses caricatures pour lesquelles ce journal a pourtant payé le prix fort ne font pas rire, mais alors pas du tout. On comprend juste que la haine de l'islam et du musulman est une maladie incurable pour les rédacteurs de ce canard. Sorti de ce registre, Charlie Hebdo devient presque mécaniquement orphelin de la matière première qui lui permet de se tenir fier sur les étals. Un canard satirique qui ne fait pas rire… Casser du musulman et du Prophète constitue en effet du pain béni pour un journal qui a du mal à accomplir son métier : faire rire ses lecteurs. A défaut de faire rire, ses rédacteurs ont trouvé la parade pour le vendre : énerver ! Et ça marche bien, trop bien même. On annonce ainsi que les 75 000 exemplaires de son (mauvais) numéro – au propre et au figuré – ont été écoulés. C'est poussé jusqu'à la caricature, la principale motivation d'un journal satirique qui s'est mu en un canard à scandales. Comment oser un tel outrage contre le Prophète de plus d'un milliard de fidèles, juste par simple plaisir de faire mal ? C'est sans doute un sadisme bien calculé, en ce sens que ce journal, dont on évoque des difficultés commerciales, espère un fonds de commerce à forte valeur ajoutée. Formidable retour sur «investissement» Pour ses responsables, il n'y a pas meilleur moyen de booster les ventes et se refaire une petite santé que d'appuyer sur le bouton ô combien sensible de la foi musulmane. Un thème à très forte valeur ajoutée commerciale qui permet à ses rédacteurs de s'offrir quelques sympathies et soutiens de poids parmi le landerneau français. On est donc clairement dans une formidable opération commerciale emballée dans le sacro-saint principe du respect de la liberté d'expression. Tel un mur infranchissable, les responsables de ce journal et les bien pensants français ont tôt fait de se barricader derrière cette feuille de vigne qu'est devenue la liberté d'expression. Ainsi donc, l'on peut commettre un crime au nom de la liberté d'expression. Pourtant, ce paravent qui cache mal une haine, raciste aux entournures à l'égard de l'islam et les musulmans, n'est pas forcément à toute épreuve. Hier même, la justice française (le tribunal de Nanterre) a décidé d'interdire à l'éditeur Closer de céder, diffuser, par tous les moyens, sur tout support, auprès de quiconque et de quelque manière que ce soit, la diffusion des photos montrant la poitrine nue de la princesse britannique Kate Middleton. Les libertés d'expression et de la presse sont-elles valables contre l'islam et les musulmans et non contre un people, fut-elle princesse ? Pourquoi la poitrine nue de Kate Middleton gêne aussi terriblement la justice française et pas la posture obscène dans laquelle Charlie Hebdo présente le prophète Mohamed (QSSSL) ? Là est la vraie question. La réalité est que la liberté d'expression en France et ailleurs est à géométrie variable. Elle est modulée en fonction de la cible. En l'occurrence, l'islam, le Prophète et les musulmans sont des «clients» très porteurs pour certains journaux qui usent et abusent, tout en comptant sur la liberté d'expression qu'on agite comme une croix de Jésus face aux vampires dans les films d'horreur. Chiche, caricaturez la Shoah ! Ceci est d'autant plus vrai que Charlie Hebdo est à son 3e forfait en la matière. En 2006, il avait déjà publié les caricatures danoises du prophète Mohamed (QSSSL). En 2011, il réalise un numéro spécial baptisé «Charia Hebdo». Et là, il a trempé carrément la plume dans les caniveaux pour sortir un numéro vulgairement provocateur au nom de la liberté d'expression. Il serait intéressant de tester le «courage» de ce Charlie Hebdo sur le terrain de la Shoah ou l'holocauste pour prouver sa «bonne foi». On saura alors s'il va forcer le trait. Mais on le sait, ce sont précisément les seuls sujets intouchables en France. Alors oui, MM. Fillon, Valls et Fabius, la liberté d'expression n'est pas sans limite, comme vous le dites. Elle a même une ligne rouge : la mémoire juive. Mais on le sait, il y a risque de brûlures…Quant aux musulmans et à leur Prophète, vous ne risquez presque rien, sinon quelques manifestations sauvages de radicaux qui mettent le feu pour de vrai, comme vous venez de le faire sur papier. Dommage, mais vous ne faites pas rire.