Le nouveau gouvernement présentera, mardi prochain, son plan d'action devant l'Assemblée populaire nationale (APN). Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, détaillera ainsi, devant les députés, le programme gouvernemental, qui se fixe pour tâches «la poursuite du rétablissement de la sécurité et l'ordre public et la lutte implacable contre la corruption et les fléaux sociaux», peut-on lire dans l'avant-projet, adopté en Conseil des ministres et largement repris par El Watan dans son édition de jeudi. Que pensent les partis politiques de ce plan dont les députés auront à débattre à l'hémicycle ? Pour l'heure, la plupart des formations préfèrent étudier le texte en question avant d'émettre un quelconque avis. «Nous n'avons obtenu le document que dans la soirée de jeudi, il est donc prématuré de trancher une position», explique Abderrezak Mokri, vice-président du MSP. «Toutefois, lundi sera organisée une journée d'étude qui réunira cadres du parti et députés, afin de procéder à une analyse approfondie du texte et ainsi dégager une position politique», poursuit-il. Cet avant-projet «sera confronté à la situation politique, économique et sociale, chiffres et statistiques à l'appui», afin de mesurer la portée et l'efficience de l'action gouvernementale. «Et c'est ce qui dictera la position politique du MSP», conclut M. Mokri. Même son de cloche chez le FLN, qui détient la majorité parlementaire. «Ce qu'il y a à dire du programme à présenter sera dit par les députés», estime Kassa Aïssi, porte-parole du FLN. «La journée d'étude parlementaire sera l'occasion pour nos députés d'un débat général et d'une réflexion quant à ces textes. Ainsi seront dégagés par les instances de coordination du parti et le bureau politique une position générale et les axes à débattre pour les députés», ajoute-t-il. «Rien de nouveau» pour le RCD, le PT dans l'expectative Pour le RCD par contre, nul besoin d'attendre une quelconque présentation, d'autant plus que le parti d'opposition ne siège pas à l'APN. «Ce programme est du déjà-vu et il ne présente rien de nouveau. Ce sont les mêmes solutions éculées, qui ne répondent pas, de manière efficiente et pérenne, aux préoccupations des citoyens», juge, critique, Hakem Saheb, porte-parole du RCD. Pour ce qui est du nouveau leitmotiv gouvernemental qui consiste à réhabiliter le service public, M. Saheb estime qu'il y a là un véritable «aveu d'échec, d'impuissance». «Cette déliquescence observée à tous les niveaux de l'Etat traduit parfaitement l'instrumentalisation dont a été l'objet l'administration depuis l'indépendance», accuse-t-il. «Les institutions de l'Etat ont été conçues non pas pour servir le citoyen et œuvrer à l'amélioration de ses conditions de vie, mais pour contrôler la société. Et cette dégradation continuelle, dont le gouvernement semble prendre conscience aujourd'hui, n'est que le résultat logique d'une stratégie de monopole et de répression, appliquée depuis 1962», insiste M. Saheb. Le Parti des travailleurs (PT) estime, quant à lui, que la «crise politique se poursuit» et déplore «l'absence d'une rupture ou du changement escompté», a déclaré, hier, Louisa Hanoune, lors de l'ouverture de la session ordinaire du comité central du parti. Concernant le plan du gouvernement, la secrétaire générale du PT juge qu'il contient de «bonnes intentions». «Le projet de la loi de finances pour 2013 est celui qui dévoilera les véritables intentions du gouvernement», a-t-elle affirmé, appelant le gouvernement à «clarifier sa politique socioéconomique et ses véritables intentions pour mettre un terme» aux différents problèmes socioéconomiques rencontrés par les Algériens.