Lancé par le sélectionneur national Vahid Halilhodzic à la pointe de l'attaque, le joueur du CR Belouizdad, Islam Slimani, 24 ans, fait mieux que le duo Djebbour-Ghezzal. A quelque jours du match retour des Verts face à la Libye, prévu le 12 octobre pour les éliminatoires de la CAN-2013, l'ancien joueur de la JSM Chéraga parle de l'EN et de ses ambitions. - Le stage des joueurs locaux débute ce lundi à Sidi Moussa. On présume que vous avez hâte d'y être…
C'est tout à fait normal, surtout que le match de la Libye, décisif pour la CAN-2013, arrive à grands pas. Nous allons travailler avec beaucoup de sérieux comme nous l'avons toujours fait par le passé afin atteindre notre objectif : la qualification à la phase finale de la CAN-2013, prévue en Afrique du Sud.
- Après la victoire d'un but à zéro acquise à Casablanca devant la Libye, on peut dire que vous êtes sur la bonne voie pour la qualification. Est-ce votre avis ?
C'est vrai que nous sommes dans une bonne position, mais rien n'est encore acquis. Moi, je préfère dire que nous avons remporté la première manche. Il nous reste encore le second match que nous devons absolument gagner afin de prouver que nous méritons d'aller à la phase finale de la Coupe d'Afrique des nations.
- A la fin du match Libye-Algérie à Casablanca, il y a eu des échauffourées entre les joueurs. Djebbour a même écopé de deux matchs de suspension. Quel message transmettre aux supporters avant le match retour à Blida ?
La confrontation Algérie-Libye reste avant tout un match entre deux pays voisins, et frères de surcroît. Ça sera juste une rencontre de football qui se jouera sur le terrain. J'espère que la partie se déroulera dans un bon esprit sportif et qu'on réussira à s'imposer afin de prouver que nous ne sommes pas arrivés là par le simple fait du hasard.
- Vous en êtes à votre cinquième sélection en équipe nationale et vous avez déjà réussi à inscrire quatre buts, en plus de deux passes décisives. Vous faites beaucoup mieux que le duo Djebbour-Ghezzal qui joue en sélection avant même 2009. Une explication à cela?
C'est clair que toute réussite vient avec le travail. Je peux vous confirmer que j'ai beaucoup travaillé, mais j'ai aussi eu la chance d'avoir la confiance du coach avec un groupe solidaire. Quand un joueur se sent à l'aise, il ne peut que progresser et donner plus. Au sein de notre groupe, nous avons des joueurs expérimentés et aussi des éléments qui évoluent à l'étranger. Donc, la clé de ma réussite, c'est le travail, mais je dois reconnaître que j'ai eu la chance d'arriver au moment où l'équipe nationale est en pleine réussite.
- Le match face au Mali était votre tout premier match en tant que titulaire. Quand l'entraîneur vous a préparé pour débuter la rencontre, quel a été votre sentiment ?
Je me suis senti un peu bizarre. Car s'il est vrai que tout joueur veut représenter son pays, c'était juste mon second match et il se jouait à l'extérieur. Moralement, je peux vous assurer que j'étais prêt. Comme tout le monde, j'attendais cette titularisation avec impatience afin de saisir ma chance et pouvoir jouer. Je pense avoir bien su m'acquitter de la tâche que m'a confiée le coach. Et c'est ça le plus important.
- On présente souvent le coach Vahid Halilhodzic comme un entraîneur sévère. Comment le trouvez-vous ?
Je trouve qu'il est correct. C'est un vrai professionnel. Avec lui, tout est étudié et planifié à l'avance. C'est ce dont a besoin le joueur pour travailler et progresser. Sinon, il y a des moments pour le travail et d'autres pour la détente.
- On remarque la présence de plus en plus importante des joueurs locaux lors des stages. Comment expliquez-vous ce phénomène, alors qu'on critique souvent la faiblesse de notre championnat ?
Je ne suis pas d'accord avec le terme «phénomène». A un moment, quand on critiquait le football algérien, c'est-à-dire le championnat, il fallait préciser qu'on n'offrait pas l'occasion aux joueurs locaux de s'illustrer. C'est tout. Maintenant, il y a un entraîneur qui donne la chance aux joueurs locaux. Lorsque vous voyez le rendement de Belkalem, Tedjar quand il est entré face à la Libye ou le mien, je pense, en toute modestie, que nous n'avons pas déçu. Par ailleurs, j'estime que tout joueur à qui on donne une chance va essayer de la saisir pour prouver de quoi il est capable.
- Votre dernier club avant d'atterrir au CR Belouizdad était la JSM Chéraga. Est-ce si facile de venir de la troisième division pour s'imposer en Ligue 1 et devenir ensuite international ?
Non, il ne faut pas exagérer. En revanche, je peux dire qu'il faut être fort mentalement et travailler beaucoup. Car certains joueurs arrivés des divisions inférieures en Ligue 1 se sont contentés de cela. Personnellement, je pense avoir toujours été ambitieux. Je visais toujours plus haut. Moralement, il faut aussi être très fort, car dans la carrière d'un footballeur, il y a des hauts et des bas.
- Vous avez été trois fois de suite meilleur buteur du CRB avec dix réalisations. Quelles sont vos ambitions pour cette nouvelle saison ?
J'espère bien sûr dépasser ce score et surtout jouer avec l'équipe nationale la Coupe d'Afrique. Et pourquoi pas aller en Europe dès la saison prochaine.
- Votre club, le Chabab de Belouizdad avait raté de peu la consécration la saison passée. Mais le club a gardé pratiquement les mêmes joueurs. Cela suppose que pour cette saison, vous devriez faire aussi bien, sinon mieux…
C'est normal. Le club est engagé cette saison dans trois compétitions, l'objectif pour nous est de décrocher au moins un titre.
- La saison dernière, vous avez été sollicité par de nombreuses formations, même certaines de l'étranger, mais vous avez préféré rempiler avec le CRB. Selon vous, quel est pour vous le moment propice pour tenter une aventure à l'étranger, et quel est le club idéal ?
J'opterai plus pour l'équipe qui me donnera la chance de jouer. Je n'ai pas de préférence pour un quelconque championnat. Simplement, je ne voudrais pas aller en Europe pour rester sur le banc. Il faut qu'on me laisse jouer. Après, si je n'arrive pas à faire mes preuves, c'est autre chose. Concernant le transfert, on commencera à y réfléchir après la Coupe d'Afrique des nations.
- Le match de la Libye est pour le 12 octobre. Etes-vous prêt à secouer les filets ?
Mon rôle est de marquer des buts ou bien faire des passes décisives. Mais l'essentiel, c'est que l'Algérie gagne et qu'on fasse plaisir à nos supporters.