Le réalisateur Djamel Aït Iftène a consacré son film à un village qui se prend en charge dans le cadre des travaux d'intérêt général. Il s'agit d'Aït Aïssa Ouyahia (commune d'Illiltène), une bourgade de haute montagne, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Agadir (Maroc) De notre envoyé spécial Le Festival international du film amazigh, qu'organise l'association Issni N'Ourgh d'Agadir, se poursuit avec la projection des productions cinématographiques intéressantes à suivre. Le documentaire intitulé Tiaâwinin - Ça coule de sources de Djamel Aït Iftène, qui était à l'affiche avant-hier, évoque de manière très précise l'une des valeurs ancestrale de la Kabylie. Il s'agit de la solidarité citoyenne qui, dans plusieurs régions du pays, tend inexorablement à disparaître. Le réalisateur a ainsi consacré son film à un village qui se prend en charge dans le cadre des travaux d'intérêt général. Il s'agit, en effet, d'une bourgade de haute montagne, dans la région de Tizi Ouzou, Aït Aïssa Ouyahia (commune d'Illiltène) en l'occurrence, où les habitants n'avaient, comme planche de salut, que leur volonté et l'esprit de solidarité pour alimenter leur village en eau potable. Devant l'absence d'action des pouvoirs publics, les citoyens de ce village de l'Algérie profonde n'ont pas attendu des lustres pour étancher leur soif. «Ce film de 26 mn revient sur une action formidable, faite par de modestes villageois qui, armés de leur seul courage, sont venus au bout de travaux pharaoniques. Ils ont pu capter des sources d'eau à plus de 1800 m d'altitude, l'acheminer dans des canalisations en métal pesant plusieurs quintaux, des tuyaux qu'il a fallu transporter à dos d'hommes jusqu'au sommet par des chemins escarpés. Ce film rend hommage à ces hommes et à ces femmes, au courage de ces citoyens, à l'esprit de solidarité et à l'organisation sociétale qui caractérise cette région de la Haute Kabylie», nous a déclaré Djamel Aït Iftène à la fin de la projection de son documentaire, suivie avec beaucoup d'engouement et d'attention par le public. Le film montre aussi des images d'un important glissement de terrain suivi d'éboulement qui ont touché le village en question, en détruisant tout le travail fait par les villageois. Le réalisateur a recueilli les témoignages des citoyens qui ont vécu cet éboulement, qui a menacé tout le village, où des familles avaient été évacuées. Originaire de Aïn El Hammam, dans la wilaya de Tizi Ouzou, Djamel Aït Iftène, qui s'intéresse beaucoup à faire des films sur l'histoire et les traditions de sa région natale, a réalisé déjà des documentaires sur le rituel de Azrou N'thour, un lieu saint où sont organisés, chaque année, durant la saison estivale, un pèlerinage et une veillée vers «un pic sacré». Il a également à son actif un autre film sur l'histoire intitulée Ahmed Oulkadi, un roi kabyle. Par ailleurs, le public a assisté également à la projection du film Banc public du chanteur Djamel Allam : c'est l'histoire d'une jeune fille, symbole de pureté, très blanche de peau, une chevelure noire encadre son visage aux traits fins et délicats. Elle est assise sur un banc public dans un square. Des flâneurs passent devant elle. Certains d'entre eux, des hommes bien sûr, ne peuvent s'empêcher d'essayer d'attirer son attention de toutes les manières possibles. Défilent un pêcheur, un jeune plouc, un musicien, etc. Mais leurs petits numéros ne semblent guère émouvoir notre demoiselle. En effet, derrière ses lunettes de soleil, elle regarde fixement au loin un point indéfini. Elle semble plongée dans une profonde rêverie dans laquelle les pitreries des uns et des autres ne sauraient la distraire… Hier, durant la soirée, c'est la fiction Le Sang et l'argent du jeune réalisateur algérien, Idir Saoudi, qui était à l'affiche.