Comment convaincre la diaspora algérienne disséminée à travers le monde à s'impliquer dans le développement économique et social du pays, en dépit de l'environnement des affaires peu motivant et de l'absence de visibilité qui y prévalent ? La mobilisation des élites algériennes expatriées, que l'on estime à environ 300 000 personnes, préoccupe à juste raison le Réseau des Algériens diplômés des grandes écoles et universités françaises (Reage) et l'Association internationale de la diaspora algérienne (AIDA) qui organisent, à cet effet, jeudi 11 octobre prochain à Paris, un important colloque ayant pour thème «Potentiel de croissance et opportunités d'investissement en Algérie» à l'occasion duquel les cadres, les entrepreneurs et les investisseurs algériens en activité à l'étranger pourront prendre connaissance des créneaux d'investissement et autres modes de contribution possibles que l'Algérie serait susceptible de leur ouvrir. Cette initiative, qui s'inscrit dans le cadre de la commémoration du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, vise à attirer l'attention des nombreux acteurs économiques établis à l'étranger sur les nombreuses opportunités d'affaires et de partenariat que l'Algérie est capable de leur offrir pour peu qu'ils aient la volonté de s'engager d'une manière ou d'une autre dans l'effort de développement de leur pays d'origine. Si les présidents des réseaux Reage et de AIDA, Fetah Ouzani et Abdelouahab Rahim en l'occurrence, reconnaissent la difficulté de convaincre nos élites expatriées du bienfondé d'investir et de s'investir en Algérie en raison du climat des affaires délétère qui y prévaut, les deux responsables s'accordent toutefois sur la nécessité d'agir sans attendre sur une hypothétique amélioration de cet environnement des affaires. Ces derniers sont convaincus que c'est en agissant sur le terrain et en portant aux plus hautes autorités politiques du pays les préoccupations de ces milliers d'investisseurs potentiels que la législation économique algérienne aura le plus de chances de s'améliorer progressivement. Les présidents des deux réseaux espèrent qu'avec le nouveau Premier ministre, crédité d'une bonne prédisposition à améliorer le climat des affaires, il sera possible de jeter des ponts avec notre communauté vivant à l'étranger (environ 6 millions de personnes) et notamment les élites universitaires et entrepreneuriales qui ne demandent qu'à agir. Même si bon nombre de dispositions restrictives introduites par la loi de finances complémentaire pour 2009 ont, contre toute attente des entrepreneurs qui souhaitaient une amélioration rapide de l'environnement des affaires, été maintenues dans le programme d'action du nouveau gouvernement (règle des 49/51%, crédoc, arrêt des privatisations, règle des transferts de devises etc.), aussi bien Fetah Ouzani que Abdelouahab Rahim affirment qu'il est malgré tout possible de travailler et de faire fructifier des affaires avec le dispositif en vigueur qu'il serait, de toute façon, impossible de rejeter du jour au lendemain dans les conditions politiques actuelles. Pour les deux présidents de réseau, il serait plus payant de s'inscrire dans la durée en travaillant sereinement et progressivement dans le sens des changements souhaités. Afin que la rencontre du 11 octobre soit couronnée de succès, les réseaux organisateurs projettent de mettre les élites expatriées en contact avec les grands noms de l'économie algérienne invités pour la circonstance. On annonce d'ores et déjà la participation des patrons de Cevital, Danone, Lafarge, Axa, Benamor, Arcofina, Alliance Assurances, etc. et celle de responsables d'institutions publiques (ministère de l'Industrie, Aniref, CACI...), du mouvement associatif des deux rives de la Méditerranée ainsi que de nombreuses personnalités de l'environnement économique franco-algérien. Des conférences, ateliers, débats, formations et une soirée de rapprochement inter-associative seront organisés à cette occasion.