C'est le drame. Les toits de deux appartements qu'abrite un immeuble situé au 37, boulevard Mellah Ali, (près de la gare d'Oran), se sont effondrés, tôt dans la matinée d'hier, et ont fait un blessé grave. Réveillée de son sommeil, la victime, un enseignant universitaire de 36 ans, qui partageait un piètre studio avec son frère, au premier étage, a du être retirée des décombres pour être évacuée au CHU d'Oran. « Il était 7 heures du matin. Un choc terrible m'a réveillé. Je n'ai pas cru mes yeux en voyant mon frère sous les poutres de béton », témoigne Mahdi, 40 ans. Le pire, c'est que les 28 familles qui y vivent, depuis une près d'une vingtaine d'année, se retrouvent sinistrées. « Nous l'avons évacué par la fenêtre. La scène qui a ébranlé deux étages, a de quoi émouvoir », raconte le voisin. La terrasse, qui était déjà largement fissurée, a cédé sous la pression des pluies qui se sont abattues durant la nuit. A son tour, le plancher cédera. « Ce n'est pas la première fois qu'un tel drame nous arrive. Nous avons maintes fois alerté les autorités. Nous sommes des laissés pour compte. Nous n'avons ni eau, ni électricité. nous avons même du emprunter de l'électricité de chez les voisins d'à côté. Quant à l'eau potable, nous l'achetons chez les colporteurs », raconte une voisine. Danger permanent « L'immeuble est un patrimoine communal. Il a été loué aux oeuvres universitaires avant la résiliation du contrat de cession en 1991. Depuis, la commune l'a récupéré pour le louer à ces familles. Mais, depuis au moins une dizaine d'années, les constats et expertises s'entassent dans les tiroirs. La sonnette d'alarme a été certes tirée mais, rien de concret n'a été fait. Chaque jour passé ici expose des vies humaines à la fatalité. Nos multitudes demandes de logements, déposées auprès des services sociaux de la mairie, sont restées lettres mortes », se révolte un des habitants. Les pompiers ainsi que des responsables locaux se sont déplacé ici dès les premières heures du sinistre. « C'est bien gentil à eux, mais, nous attendons d'eux du concret. un logement décent pour chaque famille sinistrée. Nous avons mare des constats et autres expertises et promesses vaines », se désole Abderrahmane qui squatte avec sa vielle mère une pièce sur la terrasse. Maintenant, ils ne pourront plus accéder à leur demeure. Le trou de la dalle est trop énorme. D'ailleurs, pour mettre à l'abris la vielle femme, on a dû improviser une tente de fortune où elle vient tout juste d'emménager. Dans le froid, elle dit « attendre un destin meilleur. »