Le feu vert du Parlement turc accordé hier au gouvernement turc pour mener des opérations militaires en Syrie vise d'abord à dissuader le régime de Damas de poursuivre ses attaques contre la Turquie, qui souhaite éviter une escalade qui la mènerait à une guerre avec son voisin. A peine digérée la perte en juin d'un de ses avions de combat abattu par la défense syrienne, les tirs syriens mercredi sur la localité frontalière d'Akçakale, qui ont causé la mort de cinq civils, ont sonné pour Ankara l'heure des représailles contre le pouvoir syrien. «C'est un incident très grave qui dépasse les bornes», a lancé dès mercredi soir, juste après le bombardement, le vice-Premier ministre Besir Atalay pour résumer l'exaspération de son pays. L'armée turque est donc passée à l'action et bombarde sporadiquement depuis mercredi des positions de l'armée syrienne autour du poste-frontière de Tall Al Abyad. Et le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a réclamé de l'Assemblée l'autorisation formelle d'ordonner une intervention de troupes turques sur le sol syrien, laissant présager d'autres opérations à venir. Le Parlement lui a accordé ce feu vert pour une durée d'un an, hier à l'issue d'une séance d'urgence à huis clos.