Malgré la main tendue du pouvoir et la grâce amnistiante décidée dans le cadre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, des groupes armés subsistent encore dans la wilaya et le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, l'a reconnu lors d'une émission radio diffusée samedi. Il a parlé d'un groupe « d'une dizaine de terroristes du GIA qui active encore dans les maquis de la région ». Même si leur nombre a considérablement diminué, les irréductibles persistent et tentent même de reconstituer leurs réseaux. Il est difficile, par contre, de déterminer, même approximativement, le nombre de terroristes encore en activité, car certains d'entre eux, selon une source sécuritaire, ne figurent pas sur le fichier des services de sécurité. Tout récemment, deux émissaires des dirigeants du GSPC, l'un de l'étranger et l'autre de Jijel, s'étaient rendus à Chlef pour établir des contacts avec des chefs de groupes armés locaux. Au moment où ils ont pris place dans un café de hay Bnesouna, à la sortie ouest de la ville, ils ont été cueillis par des éléments de la sécurité qui suivaient l'un d'eux à partir de la capitale. Pour le moment, aucune information officielle n'a filtré sur cette arrestation ni sur l'identité des deux terroristes. Quelques semaines auparavant, un autre membre du GSPC, en possession d'un PA, avait été appréhendé et son réseau de soutien démantelé, toujours dans la zone urbaine de Chlef. Les forces combinées (armée, gendarmerie et police) avaient également réussi, le 25 décembre 2005, à mettre hors d'état de nuire une autre cellule terroriste dans la commune voisine de Chettia. Le groupe s'était réfugié dans une habitation située à l'écart de l'agglomération et n'a été débusqué que suite à une série d'actes de banditisme contre des habitants et des passagers. Au cours de l'offensive, deux terroristes ont été abattus et un autre arrêté. L'opération s'est soldée également par la récupération de fusils Kalachnikov, de PA et de munitions. De même, plusieurs personnes ayant apporté soutien et assistance à ce groupe ont été arrêtées et placées sous mandat de dépôt. Les mis en cause projetaient, selon des sources sécuritaires, de réactiver les réseaux terroristes existants. Fin 2004, rappelons-le, un chef du GIA, issu de Soumaâ (Blida) avait été abattu dans la périphérie sud de la ville de Chlef, alors qu'il se rendait à bord d'un taxi au maquis de l'Ouarsenis. Comme on le voit, Chlef reste sous la menace d'activités terroristes que tentent de développer les réseaux dormants, aussi bien dans les zones urbaines que rurales.