Evaluation n C'est aujourd'hui, mercredi, que se tient la réunion de la Commission chargée du suivi et de l'exécution des dispositions de la Charte portant paix et réconciliation nationale. La réunion doit se tenir en présence de quelques ministres dont les secteurs sont en relation directe avec le dossier. Les membres de la commission doivent procéder à l'établissement d'un bilan de l'application de la charte et une évaluation de toutes les actions menées jusque-là. Même si le bilan détaillé n'est pas encore connu, des ministres avaient déjà annoncé des chiffres relatifs au nombre de terroristes qui se sont rendus et les familles qui ont bénéficié des dispositions du texte du 29 septembre 2005. Ainsi, en marge de l'ouverture de la session d'automne du Parlement, le 3 septembre, le ministre de l'Intérieur Noureddine Yazid Zerhouni a qualifié de positifs les résultats de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Il a annoncé que sur une année, environ 500 terroristes ont été abattus ou capturés par les forces de sécurité dans le cadre de la lutte antiterroriste. En juillet, il avait indiqué que 250 à 300 terroristes avaient déposé les armes, bénéficiant ainsi des dispositions de la Charte. Cette charte, adoptée en septembre 2005, a permis également la libération de 2 200 personnes détenues dans des prisons pour des actes de terrorisme. Même si selon les propos de M. Zerhouni près de 800 terroristes sont toujours en activité, dans les maquis à travers plusieurs wilayas du pays. Le ministre de l'Intérieur a ajouté que pas moins de 40 000 dossiers ont été reçus par la Commission nationale chargée de la mise en œuvre de la charte pour la paix et la réconciliation. Pour rappel, les différents bénéficiaires de la réconciliation nationale sont, entre autres, les ayants droit des disparus et des personnes décédées, ainsi que les travailleurs ayant fait l'objet d'un licenciement pour des motifs liés à la «tragédie nationale». Ainsi, la loi avait prévu l'extinction de l'action publique, la grâce, la commutation ou la remise de peine, à l'égard des terroristes n'ayant pas commis de crimes de sang, notamment ceux qui n'avaient pas participé à un massacre collectif, au dépôt d'une bombe dans un lieu public, et/ou ayant commis des viols. Dans le cadre de la solidarité, M. Ould Abbes avait annoncé en juillet dernier que plus de 7 700 familles comptant un membre impliqué dans le terrorisme ont été recensées jusqu'à présent. Il avait affirmé «la détermination de son secteur à prendre en charge toutes les personnes démunies notamment les familles victimes de terrorisme, les familles de terroristes, les orphelins et les veuves à travers une prise en charge psychologique et le suivi scolaire pour assurer leur réinsertion sociale».