A l'Est, le nomadisme a marqué la saison politique durant les semaines qui ont précédé la clôture des listes de candidatures aux prochaines élections locales. C'est le cas à Constantine où les figures classiques du RND ont déménagé chez le MPA de Amara Benyounès. Le parti d'Ouyahia, qui accumule les échecs dans la capitale de l'Est, a dû rappeler des personnages ayant assuré le mandat désastreux 1997-2002. Au FFS, dont la direction locale se considère comme une force politique émergente, notamment après l'obtention d'un siège aux législatives de mai, on mise sur des visages, certes, inconnus sur la place publique, mais en tout cas, non impliqués dans la gestion catastrophique de la ville. Ceci dit, le choix de l'ex-ministre de la Santé, le professeur Abdelhamid Aberkane, transfuge du FLN, comme tête de liste à l'APC du Khroub, a été une surprise de taille. Du côté du FLN, le nouveau mouhafedh a misé le tout en plaçant de nouveaux visages sans reconduire le moindre nom de l'Assemblée sortante, où pourtant le vieux parti est majoritaire. Chez les islamistes par contre, les cadres ont déserté massivement vers TAJ, le nouveau parti de Amar Ghoul, privant ces mouvements de leurs atouts électoraux. Même topo à Batna, où les plus rusés se placent dans la course à l'APW, dans l'espoir de décrocher un siège au Sénat. C'est le cas de Amar Mekhloufi, ancien ministre de l'Energie et des Mines, chez le RND et Nezar Cherif, ex-député, chez le FLN. Au sein de ce parti, l'essentiel des listes a été constitué des exclus de la course aux législatives. C'est cependant le seul parti à avoir déposé des listes pour l'ensemble des 61 communes de la wilaya. Le FNA, dont le bureau conduit par le député Layachi Khenchali a démissionné pour rejoindre le TAJ, aura du mal à garder ses sièges. En revanche, le FFS et le MPA, nouveaux venus dans la vie politique des Aurès, n'ont pas trouvé des personnalités capables de leur donner des chances de décrocher des sièges. A Tébessa aussi, de nombreuses pointures du FLN ont rallié le RND, alors que les actuels présidents issus du RND rejoignent qui le MPA, qui le MSP. Une chose est sûre, leurs mandats respectifs sont qualifiés de catastrophiques, témoigne un observateur politique de cette wilaya frontalière. A Tébessa, le développement a été le grand absent de ces cinq dernières années et aucun des appels de détresse de la population n'a pu réveiller les consciences des élus. Trouver des femmes candidates pose problème pour l'ensemble des partis en lice à l'est du pays. Le paysage n'est cependant pas identique sur toutes les questions. A Annaba, par exemple, le FLN de Abdelaziz Belkhadem semble maintenir sa domination des assemblées locales en dépit de l'exclusion de sa tête de liste APW. Le nom de M. S. Zitouni, sénateur et mouhafedh et sauf changement de dernière minute, a été rayé en effet par le ministère de l'Intérieur. Sinon, les listes sont caractérisées par des visages nouveaux, mais où les critères de compétence ont été comme à l'accoutumée ignorés. En revanche, le népotisme, le clientélisme et le tribalisme (encore un trait partagé par la majorité des wilayas de l'Est) ont dominé, affirme un journaliste local. A un mois et demi du rendez-vous du 29 novembre, les villes ne montrent aucun signe de dynamique électorale. L'inflation occupe davantage les esprits et l'abstention est donnée favorite et risque même de faire mieux que les scores de la honte des élections de 2007.