Le complexe a été fermé suite aux dommages qu'il a subis lors du séisme de mai 2003. Le complexe agroalimentaire de Corso devra reprendra son activité graduellement à partir du mois de février 2013. C'est ce qu'a indiqué le ministre de l'Agriculture et du développement rural lors de sa visite jeudi dernier dans la wilaya de Boumerdès. La nouvelle a été reçue avec un grand soulagement par les agriculteurs de la région. Reprenant de l'engouement, ces derniers se disent durement pénalisés par l'absence de zones de stockage de céréales dans la localité. Un problème qui se pose depuis la cessation des activités du complexe en 2004 et l'exclusion de ses 800 employés à cause des risques d'effondrement des silos, endommagés par le séisme de mai 2003. Depuis, aucune démarche sérieuse n'a été entreprise par les pouvoirs publics pour leur réhabilitation afin de pallier au problème de manque d'entrepôts de stockage de blé dont se plaignent les agriculteurs locaux. Jeudi dernier, M. Ben Aïssa a affirmé avoir pris toutes les mesures nécessaires pour relancer l'activité au niveau du complexe. «Des dispositions ont été prises pour faire démarrer dans une première étape la semoulerie et la minoterie le 1er février 2013», a-t-il annoncé. Le ministre a souligné également que «des avis d'appel d'offre seront lancés incessamment pour effectuer les travaux de confortement des silos touchés par la catastrophe naturelle», précisant que «l'opération exige au préalable une grande expertise et l'avis de techniciens, seuls habilités à décider s'ils seront démolis ou confortés». Selon le ministre, des enveloppes financières seront accordées dans les jours à venir à l'Eriad d'Alger, sous forme de prêt, pour les besoins de cette opération. Le montant de confortement d'un seul silo pourrait atteindre, selon lui, jusqu'à 7 milliards de centimes. Mais ce n'est pas fini. Le représentant du gouvernement semble n'avoir pas été informé avec exactitude sur les raisons de l'état d'abandon dans lequel se trouve ce complexe qui faisait vivre des centaines d'habitants de la localité. Selon nos sources, la visite du site a été incluse à la dernière minute dans le programme de la délégation ministérielle. M. Ben Aïssa a trouvé les lieux dans un état lamentable. Sur place, il a donné instruction aux responsables de l'Office Algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) et de l'Eriad Alger, pour coordonner leurs actions en vue de réaliser à temps l'objectif escompté. Il a, en outre, donné instruction pour la relance de l'activité au niveau de la boulangerie industrielle qui, jadis, approvisionnait en pain la plupart des institutions publiques de la région. Des consultations seront lancées à cet effet en vue d'effectuer les premiers essais. «Cette boulangerie doit commencer à fabriquer du pain avant le prochain mois de ramadhan», a-t-il ordonné en invitant ses services à accompagner l'Eriad Alger dans sa mission. Dotée d'importants équipements, la boulangerie fabriquait à l'époque 240 000 baquettes/jour. Les cantines scolaires, les casernes militaires, les restos universitaires et des entreprises publiques étaient alors tous alimentés en pain par cette boulangerie, qui faisait vivre plus de 800 familles. A rappeler enfin que le complexe peut emmagasiner jusqu'à 1 250 000 quintaux de céréales, tous types confondus. Il est composé de cinq batteries comprenant chacune 5 silos. Les premiers travaux de confortement devaient être entamés en 2010 par l'entreprise Hydro-Technique (ex-Sonaghter). La décision de redémarrer l'activité a été prise il y a cinq mois après la révision de la résolution n° 01/93 du 8 mars 2010 du Conseil de participation de l'Etat (CPE). La gestion du complexe a été confiée à nouveau à l'Eriad Alger tandis que les silos ont été laissés sous l'autorité de l'OAIC. Reste à savoir si les engagements pris par M. Ben Aïssa et les responsables de ces deux organismes vont être honorés dans les délais ?