Les silos stratégiques de l'Eriad de Corso, fortement endommagés par le séisme du 21 mai 2003, et qui viennent d'être transférés à l'Oaic, ne seront pas démolis, mais confortés, a-t-on appris de sources proches du groupe Eriad d'Alger. L'opération de confortement, qui concerne une seule batterie composée de cinq silos sur les cinq batteries existantes, sera supportée financièrement par le Trésor public et cela sur instruction de Ahmed Ouyahia, Premier ministre. La décision de réhabiliter les cinq silos, d'une capacité de 250 000 quintaux, affectés par le tremblement de terre sera moins coûteuse que leur démolition, assure notre source. C'est le CTC d'Alger qui a donné le feu vert à cette opération de confortement après examen de l'étude technique établie par le bureau d'étude de Génie parasismique dynamique et sismologie (GPDS). Pour rappel, le Premier ministre avait fixé aux responsables concernés le 31 mai 2010 comme dernier délai pour décider, soit de conforter les silos, soit de les démolir. Mais c'est la première opération qui a été retenue, non seulement pour le coût mais surtout pour assurer au plus vite le démarrage de l'activité des silos. Et ce ne sera plus l'Eriad qui va prendre en charge l'opération de confortement mais l'Oaic, en sa qualité de nouveau propriétaire des lieux et donc de nouveau maître de l'ouvrage. L'Oaic va prendre officiellement possession du complexe à partir de ce mois de septembre, date à laquelle prendront fin les différentes opérations liées à la procédure du transfert en cours actuellement entre l'Eriad et l'Oaic. Une opération transfert décidée par le CPE (Conseil des participations de l'Etat) à travers sa résolution n° 01/93 du 8 mars 2010, qui a concerné également six autres silos stratégiques, à savoir ceux de Ksar El Boukhari, El Aouinet, Bordj Bou-Arréridj, El Harrouch, Oum El-Bouaghi, et Aïn Bessam. Par ailleurs, une disposition de cette résolution indique que les groupes Eriad seront compensés financièrement suite à la fin de l'opération de transfert. Ainsi, celui d'Alger sera dédommagé du manque à gagner qu'il aura à subir en se séparant des 20 hectares d'infrastructures qui composent le complexe Eriad de Corso considéré comme le plus grand complexe agroalimentaire du pays. On sait que la capacité de stockage dont il dispose est estimé à 1 250 000 quintaux soit 250 000 quintaux par batterie composée de cinq silos chacune. Pour rappel, ce complexe a cessé définitivement ses activités en 2004 et ses 800 travailleurs ont été congédiés dans la douleur. La décision de sa remise en service est motivée surtout par le problème de manque d'infrastructures de stockage des céréales que connaît le pays. Un obstacle maintes fois soulevé par le ministre de l'Agriculture lors des différentes réunions gouvernementales. Sur un autre chapitre, on a appris que le groupe Eriad d'Alger a décidé de délaisser la formule du processing qu'il adopte depuis plusieurs années pour assurer le fonctionnement de ses infrastructures et se prépare à se lancer dans le partenariat. Ainsi dans une lettre adressée récemment aux responsables de ses moulins et de ses différentes filiales, notamment de Tizi Ouzou, Blida et Alger, la direction générale a averti que “le groupe Eriad d'Alger sera contraint de délaisser progressivement la formule processing au profit de la recherche de partenaires par l'ouverture du capital de ses filiales en activité qui s'avère incontournable”. Cette décision intervient suite à la promulgation de la loi de finances 2009 qui a mis fin à la procédure de privatisation totale ne laissant que la privatisation dite partielle. Ainsi la formule processing utilisée jusqu'ici pour assurer les salaires des travailleurs est qualifiée par le document d'illégale. “La poursuite de cette activité après la promulgation du nouveau dispositif régissant le partenariat pourrait s'inscrire dans l'illégalité”, précise le document. Pour rappel, plusieurs filiales de l'Eriad continuent à travailler avec cette formule de processing qui consiste à louer les infrastructures de l'Eriad à des entreprises privées qui assurent les salaires des travailleurs et autres charges. Une formule contraignante pour les employés dont les salaires restent la plupart du temps suspendus à la santé financière des opérateurs privés.