Pour cette nouvelle édition, le festival est placé sous le sceau d'une exigence accrue, plus à même de lancer des signes forts au petit monde des marionnettistes. Hier s'est ouvert le festival de théâtre de marionnettes (FCNM) dont la 6ème édition a été reportée de huit jours en raison du deuil national. Il doit s'achever le 17 pour ne durer que quatre jours. La sélection de seulement huit spectacles à la compétition autour du palmarès s'est révélée heureuse pour leur programmation en un si court laps de temps. Néanmoins, l'intention au départ ne résidait pas là. En effet, le festival est placé cette année sous le sceau d'une exigence accrue, cela, en vue d'adresser des signes forts au petit monde des marionnettistes qui, depuis la première édition, a vu le nombre de compagnies se multiplier. De la sorte, vingt troupes issues de onze wilayas ont fait cette année acte de candidature, ce qui est quantitativement énorme par rapport à ce qu'il en était jusque-là. S'il est des wilayas où l'art de la marionnette a pris tout récemment, c'est surtout à travers les wilayas où traditionnellement il était pratiqué, qu'il a vraiment fleuri grâce à la dynamique que le festival a réussi à insuffler. Il s'agit de Sidi Bel Abbès et Aïn Defla. Mais si la quantité est là, la qualité a fait défaut dans la majorité des cas. De la sorte, la sélection s'est efforcée de ne retenir que les spectacles dignes du niveau d'un festival national, d'où le fait qu'il n'y a eu que huit de retenus sur vingt. De l'autre côté, pour octroyer une prime à la création et à la créativité, et corollairement pour étoffer qualitativement son programme, le festival a fait appel aux spectacles primés lors de la 5ème édition. Bon niveau Sur le plan financier, c'est une aubaine pour des troupes qui ne vivent que de leurs recettes car ne bénéficiant pas au même titre que le théâtre d'acteur de l'aide publique. Leurs spectacles seront présentés dans la section off, une façon également de donner à voir au public des spectacles de bon niveau. Pour cette année, Rafik du Petit théâtre de Blida, Siwana de Masrah Ellil de Constantine et Entaa ennas lenas du Triangle ouvert d'Oran, de superbes réalisations raviront le public qu'il soit enfantin ou adulte. L'affiche du festival est inspirée d'une gravure datant de la moitié du 19ème siècle et représentant un public «indigène» suivant un spectacle de Garagouz, un théâtre d'ombre qui allait être interdit par l'administration coloniale en raison de ses piques contre l'envahisseur. De la sorte, le FCNM relie cette édition avec la célébration du cinquantenaire, rappelant que le théâtre algérien du plus loin de son histoire avait fait montre de patriotisme. À cet égard, Le retour de Garagouz, le spectacle d'ouverture monté par Bensmicha Kada, a retracé l'épopée du théâtre Garagouz. Enfin, cette édition sera marquée par la projection, suivie d'un débat, de Garagouz, le fameux court métrage de fiction de Abdennour Zahzah. Pour d'aucuns, aucun autre film ne pouvait autant que lui justifier sa présence au programme du FCNM. Il est l'unique film en Algérie dont le thème renvoie à l'exercice de l'art de la marionnette, même si le marionnettiste, son personnage principal, est plutôt emblématique de l'artiste en général. Il n'en reste pas moins vrai que l'on s'attend à ce que Garagouz parle au public du festival plus intimement qu'à un tout autre public.