Alain Massé nous livre dans cet entretien l'objectif et les programmes de l'Union des radios et télévisions internationales, créée en 1949. -Pour nos lecteurs, expliquez-nous ce que c'est l'URTI et son rayonnement ? L'URTI, c'est l'Union des radios et télévisions internationales créée en 1949. C'est un organisme qui vit des cotisations de ses membres. L'URTI organise des échanges de programmes entre les radios des pays membres et organise le 1er Grand Prix international de radio et télévision. C'est une organisation à vocation mondiale. L'URTI en 2012 a conforté sa place de leader des grands prix internationaux avec la participation de 84 pays à ses Grands Prix de radio et télévision, dotés de 10 000 dollars. Nous avons des rapports étroits de coopération avec l'ASBU pour les radiodiffuseurs du monde arabe, avec l'UER pour les pays d'Europe, avec l'ABI pour les pays d'Asie et l'UAR pour les pays d'Afrique. -Pourquoi avoir choisi l'Algérie pour l'année 2012 ? Depuis 64 années d'existence, l'URTI n'a pas de préférence pour une partie du monde. Nous sommes habitués à des réunions dans un pays membre de l'URTI, à sa demande faut-il le préciser, chaque année. Ici, à Tipasa, il y a eu 15 pays qui étaient présents au niveau du jury de cette 24e édition du concours du Grand Prix international de la radio. L'année passée, 2011, nous nous sommes rencontrés à Palerme en Italie chez nos amis de la RAI, une année avant (2009, ndlr), ce fût à Varna en Bulgarie, en 2008 c'était en Grèce. Pour l'année prochaine, ce n'est pas encore décidé. Nous continuerons à travailler avec les professionnels des radios internationales. Tous ces professionnels de la radio qui sont venus de différents pays, pour ne citer que le Cameroun, la Hongrie, le Vietnam, la Roumanie, la Pologne, le Tchad à titre d'exemple se sont concentrés sur les cessions d'écoute sans complaisance. Les membres du jury présidé par une éminente personnalité algérienne dont les compétences ont dépassé les frontières de son pays, je parle de Moussaoui Lahcène, un ancien ministre et ancien ambassadeur, intellectuel talentueux et écrivain reconnu à l'échelle internationale, ont établi le palmarès selon leur conviction intellectuelle. La particularité du Grand Prix international de l'URTI, c'est le fait que nous imposons un thème à toutes les radios internationales. Celles-ci à leur tour sélectionnent les programmes avant de les soumettre à la compétition. L'«amour» au sens le plus large aura été le thème choisi pour cette 24e édition. C'est un thème ouvert et porteur. Il n'y a pas uniquement l'amour physique ou intellectuel, il y a aussi l'amour pour la patrie. En 2011, la «pauvreté» aura été le thème du concours. Il y a la pauvreté matérielle, la pauvreté de l'esprit, la pauvreté des œuvres matérielles. Le Vietnam avait remporté la médaille d'or de la 23e édition en Italie en présentant un document sur l'appauvrissement de la diversité culturelle. -Ici, à Tipasa, avez-vous franchement trouvé toutes les commodités pour réunir autant de membres du jury venus de tous les horizons, afin d'évaluer 124 programmes présentés pour la compétition ? Sur le plan technique, les membres du jury avaient été divisés en trois groupes afin de pouvoir établir une short-liste, un statut de 10 programmes, les meilleurs d'abord et ensuite parmi les 10 programmes, nous avons distingué le podium, et puis sur un seul critère pour le Prix de la découverte de Martine Philipe. Sans démagogie, je vous affirme que la Radio algérienne, avec à sa tête un professionnel comme Lounakel Chaâbane, a réalisé beaucoup de travail en matière de coopération avec l'URTI. Nous avons accepté de nous réunir ici à Tipasa pour cette année, parce que cette nouvelle radio s'est montrée dynamique, d'autant plus qu'elle est dirigée par une femme que nous connaissons bien, en l'occurrence Maya Zerrouki, ceci d'une part, et d'autre part c'est parce que les autorités de la wilaya de Tipasa avaient fait l'effort d'offrir à cette radio régionale des locaux extraordinaires et je pèse mes mots. J'invite vos lecteurs à venir visiter cette infrastructure qui est pourvue d'un centre de formation merveilleusement équipé par un équipement technologique de haute qualité. D'ailleurs, chaque membre du jury avait pu utiliser ce matériel technologique de dernier cri dans son travail. -Quelles sont alors les perspectives pour cette radio de Tipasa ? Ce qui est important à retenir, c'est que désormais l'URTI va donner une dimension internationale à ce centre de formation qui se trouve dans l'enceinte de la radio de Tipasa. L'URTI organisera des sessions de formation à l'avenir, bien entendu avec la collaboration des responsables de la radio algérienne. Puisque nous travaillons avec les chaînes de télévision, l'URTI organisera des cycles de formation pour les télévisions dans ce centre qui dispose de toutes les commodités. -Un dernier mot ; qu'est-ce qui vous a marqué lors de ce séjour à Tipasa ? Je peux vous assurer que chaque membre du jury s'est senti comme chez lui ici en Algérie. Pour ma part, je connais très bien l'Algérie. Ma mère est native de Nador, cette petite ville qui se trouve juste à l'Ouest de Tipasa. Mon père et moi sommes natifs d'Alger. Les amis algériens connaissent ma position vis-à-vis de l'Algérie depuis très longtemps. Ce qui nous marque lors de nos séjours dans les pays où nous nous rencontrons d'ailleurs, c'est la magie de l'URTI qui fonctionne et qui frappe nos esprits. Nous avons ce grand privilège de vivre la diversité culturelle d'une manière naturelle. Nous sommes très très proches. Quant à moi, je suis familier avec l'Algérie et je vous le dis sans aucune démagogie.