Le collectif 17 Octobre 1961 – qui n'a de cesse de réclamer «vérité et justice» et dont le nombre d'associations et d'organisations qui le rejoignent croît d'année en année – appelle à un rassemblement ce soir au pont Saint-Michel à Paris à 18h. lI préconise la prise de mesures significatives suivantes : - Redéfinition de la Fondation pour la mémoire de la Guerre d'Algérie, (dotée de plus de 7 millions d'euros), créée en application de l'article 3 de la loi du 23 février 2005 vantant les «aspects positifs de la colonisation». Cette Fondation est sous la coupe d'associations nostalgiques de l'Algérie française qui voudraient exiger des historiens qu'ils se plient à la mémoire de «certains» témoins. - Pour être fidèles à leur mission scientifique, les historiens ont besoin de pouvoir accéder librement aux archives, échapper aux contrôles des pouvoirs ou des groupes de pression et travailler ensemble, avec leurs homologues de l'autre rive de la Méditerranée. La vérité doit être dite sur l'organisation criminelle de l'OAS que certains, au sein de l'ancienne majorité présidentielle ont voulu réhabiliter. Ce n'est qu'à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la Guerre d'Algérie, à savoir le racisme dont sont victimes aujourd'hui nombre de citoyennes et citoyens, ressortissants d'origine maghrébine ou des anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières récurrentes, parfois meurtrières. On ne construit pas la démocratie sur des mensonges et des occultations. Après un demi-siècle, il est temps : - Que les plus hautes autorités de la République reconnaissent les massacres commis par la police parisienne le 17 octobre 1961 et les jours suivants, comme un crime d'Etat. - Que la Fondation pour la mémoire de la Guerre d'Algérie soit redéfinie sur des bases totalement différentes. - Que l'Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l'internement arbitraire, pendant la Guerre d'Algérie, d'Algériens dans des camps. - Que l'Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l'abandon des harkis, les massacres et l'enfermement dans les camps en France en 1962. - Que la liberté d'accès aux archives soit effective pour tous, historiens et citoyens. - Que la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et indépendant. Avec le 50e anniversaire de la fin de cette Guerre d'Algérie, nous attendons des plus hautes autorités de la République qu'elles reconnaissent les responsabilités de la France afin qu'une page nouvelle s'ouvre sur l'amitié et la fraternité entre les peuples algérien et français.