Bus, téléphérique, tramway. Le transport urbain a été fortement perturbé, hier, par la poursuite du mouvement de protestation des travailleurs de l'Entreprise du transport urbain et suburbain (Etusa). Hier encore, plus d'un millier de travailleurs de cette entreprise publique de transport urbain, qui assure également la gestion du tramway d'Alger, ont observé un rassemblement devant le siège de la centrale syndicale, dénonçant la sourde oreille des autorités en charge du secteur du transport quant à leurs revendications. Même ton et mêmes slogans. Les travailleurs de l'Etusa veulent en découdre avec la direction actuelle de leur entreprise qui a, d'après eux, prouvé ses limites. Chauffés à blanc, ces travailleurs ont également dénoncé l'actuel secrétaire général du syndicat d'entreprise qui, pour eux, «ne représente plus rien depuis qu'il s'est mis du côté de l'employeur». Ce rassemblement, qui a drainé beaucoup de monde, a généré une forte perturbation des transports. Plusieurs dessertes ont été annulées et les navettes du tramway ont été également réduites pour faire face au manque de personnel. Face à la pression des travailleurs, la direction générale de l'entreprise a rencontré, hier, des représentants de la Fédération des transports ainsi que ceux de l'Union de wilaya d'Alger. Rien n'a filtré sur cette rencontre. «Nous avons appris que le secrétaire général du syndicat n'a pas été convié à cette réunion. Ce qui est déjà un point positif en notre faveur», a commenté Mohamed Kharoubi, syndicaliste et doyen des receveurs. Les résultats de cette rencontre devraient être communiqués aujourd'hui par la Fédération des transports, a-t-il assuré. Les travailleurs ont affirmé poursuivre leur rassemblement jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. Les revendications des travailleurs de l'Etusa se résument en deux points : l'application de la convention collective des travailleurs signée en 2007 dont plusieurs dispositions restent non appliquées et l'ouverture d'une enquête sur la gestion de l'Etusa, notamment l'argent du fonds social. Selon les protestataires, cet argent n'a jamais profité aux travailleurs. Parmi les points non appliqués de la convention collective, il y a ceux relatifs au salaire de base, à la prime de panier, au congé supplémentaire rémunéré, au contrat de travail à durée déterminée, à la prime de sacoche, à la prime de caisse, à la prime de suivi et à la prime de découverte de fraude. Les travailleurs protestataires interpellent encore une fois le Premier ministre et le président de la République afin qu'ils prennent en charge ce dossier et œuvrent à apporter une solution définitive à leurs problèmes.