Les revendications des travailleurs se résument en deux points : l'application de la convention collective et l'ouverture d'une enquête sur la gestion de l'Etusa. Après leur action de la semaine dernière, les travailleurs de l'Entreprise du transport urbain et suburbain (Etusa) maintiennent la pression sur les responsables du secteur afin d'arracher leurs droits. Ainsi, ils ont tenu hier un autre rassemblement qui a drainé beaucoup de monde. Pas moins d'un millier d'employés de cette entreprise publique de transport ont pris part à cette action de protestation qui va s'inscrire dans la durée, à en croire les organisateurs. Les travailleurs ont demandé clairement le départ du secrétaire général du syndicat d'entreprise qui, selon eux, a «totalement failli» à son devoir syndical en choisissant plutôt d'être du côté de la direction générale. Ces protestataires, venus en nombre, ont également exigé la démission du directeur général de l'Etusa auquel ils reprochent «sa gestion aléatoire de l'entreprise qualifiée d'injuste envers les travailleurs». «Nous allons maintenir cette dynamique. Nous passerons la nuit ici à la centrale syndicale. Et demain, nous reprendrons notre protestation. Nous ne sommes pas un syndicat. Nous ne pouvons donc pas appeler à une grève. Mais ce rassemblement va inéluctablement provoquer des arrêts de travail qui ne seront pas sans conséquences sur les dessertes des bus à Alger. Nous nous excusons auprès des usagers pour ces désagréments. Mais il faut savoir qu'ils ne nous laissent absolument plus aucun choix», fulmine un receveur venu exprimé à tue-tête sa colère. Les revendications des travailleurs de l'Etusa se résument en deux points : l'application de la convention collective des travailleurs signée en 2007 et dont plusieurs dispositions restent non appliquées et l'ouverture d'une enquête sur la gestion de l'Etusa, notamment l'argent du fonds social. Selon les protestataires, cet argent n'a jamais profité aux travailleurs. «C'est une révolte des travailleurs qui refusent de rester dans cette situation qui perdure depuis l'arrivée de l'actuel directeur général en 2008. Ils se révoltent contre la hogra, la marginalisation des compétences, la gestion opaque de l'entreprise, le favoritisme et l'injustice subie par les employés», a souligné M. Kharoubi, un des manifestants et doyen des receveurs au sein de l'entreprise. Parmi les points non appliqués de la convention collective, il y a ceux relatifs au salaire de base, à la prime de panier, au congé supplémentaire rémunéré, au contrat de travail à durée déterminée, à la prime de sacoche, à la prime de caisse, à la prime de suivi et à la prime de découverte de fraude. Les travailleurs de l'Etusa se disent déterminés à aller jusqu'au bout de leurs revendications. Ils interpellent ainsi le Premier ministre et le président de la République afin qu'ils prennent en charge ce dossier et œuvrent pour une solution définitive à leurs problèmes.