Classée par le Rapport mondial humain au 99e rang sur un total de 162 Etats, l'Algérie reste encore un pays où l'égalité entre homme et femme est loin d'être acquise. Les statistiques relatives aux violences, sous toutes leurs formes, faites à la gent féminine, augmentent chaque année et touchent toutes les catégories sociales. Devenu un problème de santé publique, ce fléau est encore un tabou, alors que son étendue et ses répercussions sur la société sont, de l'avis des experts, inquiétantes. C'est pour faire lever le voile sur une partie de ce phénomène qu'un séminaire de deux jours s'ouvrira aujourd'hui à Alger. Parrainée par l'Agence espagnole de coopération internationale pour le développement et organisée par le Centre d'information et de documentation sur les droits des enfants et des femmes (Ciddef), cette rencontre verra la participation de plusieurs experts et spécialistes algériens, mais également espagnols, libanais, tunisiens et français. Au programme de la première journée, quatre communications sous le thème générique «Les principales discriminations légales et leurs sources au Maghreb, au Moyen-Orient et en Europe». C'est la Tunisienne Hafeda Chekir qui ouvrira les travaux avec une intervention consacrée aux discriminations contre ses concitoyennes durant la période post-révolutionnaire. Elle sera suivie de Mme Nadia Aït Zai, directrice du Ciddef, avec une intervention sur «La discrimination légale, droit civil, droit musulman». L'intervenante française, Christine Guillemaut, parlera de «La situation contrastée de la discrimination en France», alors que l'Espagnole Goretti Avello Alvares axera son intervention sur «La violence sexiste et l'élaboration des politiques et règles d'égalité». Soumia Salhi, de la commission des femmes travailleuses de l'UGTA, interviendra quant à elle sur «Le développement et le recul des discriminations» ; elle sera suivie par Ghania Graba, experte en droit, qui analysera «Les logiques du droit confrontées aux évolutions des rapports de genre». La dernière communication, présentée par Zoubir Arrous, abordera la question de «La femme entre droits acquis, obstacles et valeurs sociétales». Toutes ces interventions seront ponctuées de débats. Durant la seconde journée, cinq communications seront à l'ordre du jour. D'abord, une présentation et analyse de cas de discrimination, faite par Mme Zaza Belhadj et Mme Mounira Haddad, suivie d'une intervention de Soumia Salhi, intitulée «Travailleuses, entre lois et discriminations» et une autre, de Fatima Boufnik, axée sur «L'accès au logement en Algérie, une discrimination de genre». Mme Marie-France Grangaud d'Algérie et Mme Christine Guillemaut de France parleront de «La discrimination dans l'emploi en Algérie» et du «Regard sur les progrès et la régression», suivies par Mme Zoubida Hadad et Mme Lilian Halls, qui s'exprimeront sur «L'approche du mouvement féministe algérien» et «Egalité, citoyenneté et universalité des droits des femmes». Le séminaire sera clôturé par un débat entre les participants.