Le Premier ministre égyptien, Hicham Kandil, est en visite officielle en Algérie à la tête d'une importante délégation, à l'invitation du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. L'objectif de cette visite de trois jours est de «relancer» la coopération entre les deux pays, «en s'inspirant de l'esprit de la Révolution algérienne et de celui de la révolution du 25 janvier», a indiqué M. Kandil à son arrivée à l'aéroport international d'Alger, où il a été accueilli par M. Sellal. Le Premier ministre égyptien s'est entretenu, en tête-à-tête, avec le Premier ministre algérien. Ensuite, les entretiens ont été élargis aux membres des délégations des deux pays. Y ont pris part du côté algérien, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Abdelmadjid Tebboune, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Cherif Rahmani, et le ministre de la Poste et des TIC, Moussa Benhamadi. La partie égyptienne est représentée par le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Kamel Amr, le ministre des Télécommunications, Hani Mahmoud, le ministre du Pétrole, Oussama Kamel, et le ministre du Plan et de la Coopération internationale, Achraf Arabi. Si rien n'a filtré sur la teneur des discussions, il est surtout question de solliciter l'aide financière de l'Algérie. Deux sources officielles égyptiennes ont confirmé que leur gouvernement compte solliciter l'assistance de l'Algérie; l'une des sources ayant parlé d'un montant d'environ 2 milliards de dollars, a rapporté hier l'agence de presse britannique Reuters. «Une source officielle a indiqué que l'Egypte va négocier un dépôt de 2 milliards de dollars à mettre dans la Banque centrale et que les discussions que le Premier ministre Hicham Kandil va entreprendre avec le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, impliquent ce sujet», a confirmé, pour sa part, le journal égyptien Al Masry Al Youm. La publication n'a pas fourni plus de détails sur la forme que prendrait l'assistance. Confrontée à une grave crise économique, l'Egypte a besoin de l'aide de donateurs étrangers pour ramener son déficit budgétaire et éviter une crise de balance des paiements jusqu'à ce qu'elle puisse obtenir un prêt de 4,8 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI). La saignée des réserves de devises de la Banque centrale égyptienne, passées depuis début 2011 de 36 milliards à 14,4 milliards de dollars, met en péril la capacité du pays à importer des produits essentiels, comme les carburants ou le blé. Lors de ses rencontres avec les officiels algériens, M. Kandil tentera de s'appuyer sur Alger afin de résoudre le problème de pénurie de gaz butane en Egypte, l'Algérie étant l'un de ses meilleurs fournisseurs, selon le journal égyptien. Les relations bilatérales entre les deux pays étaient traversées par une crise diplomatique sans précédent, au lendemain de la rencontre qualificative au Mondial-2010, remportée par l'Algérie (1-0).