Les limitations imposées à l'accès aux devises, combinées à la complexité d'aller vers un alignement des taux de change parallèle et officiel, rendent plus ardue la tâche d'annihiler la pratique florissante du change informel. Le marché parallèle des devises doit tout bonnement être interdit, a estimé hier le président de la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mahi Khelil, lors d'une intervention sur les ondes de la Radio nationale. Ne s'encombrant d'aucune analyse économique ou autre, Mahi Khelil a ainsi évacué le débat sur le marché informel des changes en soulignant tout simplement que pour lui, «tout ce qui est illégal doit être interdit». Les limitations imposées à l'accès aux devises, combinées à la complexité d'aller vers un alignement des taux de change parallèle et officiel, rendent des plus ardues, selon les experts, la tâche d'annihiler la pratique florissante du change informel qui reste ainsi tolérée par les pouvoirs publics, bien qu'explicitement illégale. Dans ce même ordre d'idées, le président de la commission des finances et budget de l'APN a estimé, à propos des pratiques de blanchiment d'argent, dont on sait la connexion avec le marché parallèle, qu'il y a aujourd'hui un important dispositif légal pour combattre ce phénomène et que c'est désormais «aux services concernés de faire ce qu'ils doivent faire». Elaboration d'un fichier des biens L'impôt sur la fortune, a-t-il par ailleurs soutenu, existe déjà d'une certaine façon en Algérie sous la forme de l'impôt sur le patrimoine, dont le taux, a-t-il reconnu, reste effectivement bas et même insignifiant. A la question de savoir s'il faut taxer véritablement les fortunes, Mahi Khelil a souligné qu'une pareille démarche doit être subordonnée à l'élaboration au préalable d'un fichier pour inventorier tous les biens sur l'ensemble du territoire national. Dans ce même registre, Mahi Khelil s'est dit favorable à une baisse de l'IRG pour les bas revenus, tandis que, selon lui, il est encore prématuré d'envisager une éventuelle suppression de la taxe sur l'activité professionnelle (TAP), car, a-t-il justifié, même si cette taxe est contestée par la majorité des acteurs économiques, elle continue néanmoins à représenter quelque 97% des ressources qui alimentent le budget des collectivités locales. «Ce que nous proposons, c'est d'envisager une réforme globale de la fiscalité locale», a-t-il préconisé. Evoquant au demeurant le projet de loi de finances pour 2013, actuellement en débat à l'APN, Mahi Khelil a surtout tenu à rappeler que ce projet n'est en rien celui d'une loi de finances «de rigueur», mais bien «de stabilité» budgétaire ; inscrit dans la continuité des lois de finances précédentes. Faciliter la création de microentreprises Quant aux amendements que prévoit d'y apporter la commission qu'il préside, il s'est contenté d'indiquer qu'il s'agit surtout de propositions allant dans le sens de faciliter les procédures de création d'activité et de microentreprises en faveur des jeunes promoteurs. Le contrôle parlementaire sur le budget de l'Etat, a-t-il enfin jugé, s'exerce déjà à travers la loi du règlement budgétaire et les observations de la Cour des comptes et l'important, a-t-il conclu, n'est pas de savoir s'il y a trop de dépenses, mais de voir si ces dépenses vont là où il faut.