D'aucuns s'accordent à dire que les femmes, par leur sérieux et leur grand sens de la responsabilité, ont un grand rôle à jouer pour relever l'économie du pays. Hier, des membres de l'association des femmes chefs d'entreprise, «Savoir et vouloir entreprendre» (SEVE), ont inauguré le bureau de Constantine, portant ainsi à 12 le nombre de leurs bureaux à travers le territoire national. Deux autres ouvriront incessamment à Sétif et à Djelfa. L'objectif affiché de la SEVE est d'encourager et d'orienter les femmes à faire valoir leurs projets. Autre action concrète et immédiate: la formation d'une dizaine de femmes porteuses de projets. La présidente de SEVE, Mme Ouanani Nanaâ, relève, lors de la conférence livrée, dans la même matinée au restaurant Les Platanes, qu'il ne suffit pas de donner à ces femmes de l'argent et de les lâcher dans la nature. «Il y en a beaucoup qui ont obtenu un crédit Ansej pour la création d'une microentreprise, mais sans parrainage celle-ci est vouée à la disparition; en tant qu'association, nous avons décidé de former et d'informer ces femmes, d'en amener d'autres à exploiter leurs potentialités, à créer leurs propres entreprises, à les mettre au diapason des normes mondiales, leur apprendre à calculer les risques et à saisir les opportunités: deux concepts clé, sans lesquels on ne peut aller bien loin. Leur réussite sera un élément de référence pour les autres», a-t-elle expliqué en présence des autres responsables de SEVE, Mmes Yasmina Taya, présidente d'honneur, Bouachria Bariza, déléguée régionale, et Alloui Khemissa, déléguée de la wilaya de Constantine, ainsi que des femmes chefs d'entreprise et de responsables de certains organismes : la Seaco, les dispositifs pourvoyeurs de crédits (Anem, Ansej…), le directeur de la petite et moyenne entreprise, etc. La première responsable de SEVE mettra particulièrement l'accent sur les richesses non exploitées de la wilaya de Constantine, laquelle, selon elle, «est un terreau fertile en savoir-faire, en excellents produits, qui demeurent à valoriser». C'est un pôle de rayonnement sur tout l'Est, a-t-elle noté, son potentiel touristique est si important qu'il induit d'innombrables créneaux d'investissement. Elle rappellera l'amère réalité de l'Algérie, qui n'assure que 5% de ses besoins alimentaires, se classant de ce fait au 10ème rang des pays importateurs. «Nos richesses fossiles ne sont pas pérennes, seul demeure le potentiel humain; il faut produire algérien et acheter algérien», a-t-elle insisté. La présidente d'honneur de SEVE, Mme Yasmina Taya, évoquera la réussite des Tunisiens et des Marocains dans ce sens, qui ont su «adapter leur produit traditionnel à la modernité, et à l'exporter». L'exemple de réussite des quelques femmes chefs d'entreprise présentes, qui se sont relayées pour faire part de leur expérience dans différents domaines, même ceux dits «masculins», comme la mécanique, l'agriculture, l'élevage, etc., permet d'espérer en un avenir meilleur. Selon beaucoup, hommes et femmes, «une bonne partie du salut pour l'économie de l'Algérie proviendra des femmes, car elles ne baissent pas facilement les bras». Nous reviendrons sur ces diverses et passionnantes expériences féminines.