L'Algérie, qui a une longue expérience (un demi-siècle) d'activité gazière, est également un «acteur majeur» en matière de développement des énergies renouvelables, a fait valoir Ali Hached, conseiller du ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, devant les participants au 17e Congrès international du gaz et de l'électricité (hier et aujourd'hui), à Paris, à l'initiative de Pétrostratégies, IFP Training et IFP Energies nouvelles. Paris De notre correspondante La nouvelle politique énergétique algérienne – qui se veut pragmatique – se nourrit de fondamentaux parmi lesquels la consolidation des réserves en hydrocarbures, la satisfaction des besoins nationaux à très long terme, la rationalisation de la consommation énergétique, a précisé le représentant du ministère de l'Energie et des Mines, en présentant les projets et ambitions de l'Algérie en matière énergique. Faisant référence à l'inépuisable ressource fournie par l'énergie solaire, Ali Hached a ajouté que dans les années à venir, l'Algérie sera «un producteur majeur d'électricité». «Nos partenaires en sont convaincus.» «Nous pensons que c'est possible techniquement et commercialement parlant.» Une réunion est prévue la semaine prochaine, en Allemagne, autour du projet Desertec. Un des sujets d'actualité au programme du 17e Congrès international du gaz et de l'électricité, à l'initiative de Pétrostratégies, IFP Training et IFP Energies nouvelles, concerne le marché du gaz et sa libéralisation. Si les pays consommateurs font pression sur les pays producteurs pour la prévalence du marché spot, les pays producteurs, comme l'Algérie, restent attachés à une indexation du prix du gaz sur celui du pétrole à partir de la conclusion de contrats à long terme entre producteurs et clients. Le représentant du ministère de l'Energie et des Mines algérien a souligné que ce modèle garantit la stabilité des prix sur le long terme. «Il n'y a pas de modèle de substitution. S'il s'agit de transférer le contrôle final du prix à une seule partie, les producteurs réagiront.» Avec les contrats à long terme, il y a un partage de risques en termes de volumes et de marchés. «L'indexation sur le pétrole est un moyen de fixer les prix, il faut l'adapter et l'ajuster à l'évolution de la situation.» «Nous ne sommes pas favorables aux solutions d'arbitrage, ce n'est pas à un juge de fixer les prix, c'est inacceptable.» «La clause de révision des prix permet de discuter l'évolution des prix et de meilleurs équilibres», a répondu Ali Hached à un participant qui l'interrogeait sur une requête d'arbitrage introduite par un client de Sonatrach. Et de nous réitérer : «Nous ne sommes pas des fanatiques de l'indexation du prix du gaz sur celui du pétrole et des contrats à long terme, mais c'est un modèle qui fonctionne, qui a fait ses preuves. Pourquoi le changer ?» «Ce modèle permet de sécuriser les investissements nécessaires à l'industrie gazière, les approvisionnements des marchés nationaux et internationaux.» Pour signaler que le Forum des pays exportateurs de gaz considère, lui aussi, que ce modèle apporte sécurité et stabilité en matière de production, d'approvisionnement et de prix. Mourad Preure, consultant international, abonde dans le même sens. Il nous explique que sur le marché européen (approvisionné par le gaz algérien à hauteur de 10% de ses besoins), coexistent des transactions à long terme et des transactions à court terme. Et que l'industrie gazière européenne s'est construite sur la base de contrats à long terme, aujourd'hui mise à mal par les contrats spot défendus par les consommateurs européens. Ce dernier est un marché «volatil et aléatoire», signale l'expert algérien. «L'industrie gazière ne peut pas fonctionner sur une logique boursière.» Il constate toutefois une fissure dans le modèle de contrats à long terme. Ainsi, «la Russie accepte de fractionner jusqu'à 15% les contrats à long terme sur le spot. Le Qatar est passé de 6% en 2010 à 8% en 2011 dans l'approvisionnement du marché européen en spot». Aussi, «si l'on ne va pas vers une entente pour équilibrer les parts de risques entre producteurs et consommateurs, un choc gazier n'est pas à écarter».