Le gaz de schiste constitue une véritable révolution technologique qui va sans doute donner une nouvelle configuration à l'industrie mondiale du gaz. Il est donc naturel pour l'Algérie de se placer dans cette dynamique et de se doter des moyens institutionnels, humains et technologiques afin de saisir toutes les opportunités pour valoriser son important potentiel en hydrocarbures. Paris. De notre correspondante C'est par exemple dans ce but que certaines dispositions de la législation algérienne, relative aux hydrocarbures, ont été révisées par le gouvernement et soumises pour discussion et approbation au Parlement (APN), a affirmé Ali Hached, conseiller du ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, devant le 17e Congrès international du gaz et de l'électricité, qui s'est tenu à Paris mardi et mercredi à l'initiative de Pétrostratégies, IFP Training et IFP Energies nouvelles (lire El Watan de mardi). Une réglementation et des normes très strictes, notamment en matière de protection de la nappe phréatique, entourent l'exploitation du gaz de schiste, précise Ali Hached. L'exploitation par l'Algérie du gaz de schiste – controversé en Europe – ne constitue pas d'autre menace pour l'environnement dans la mesure où il s'agit de zones désertiques inhabitées, nous précise Ali Hached. Par ailleurs, de nouvelles dispositions visent à encourager fortement le développement de l'exploration, à encourager les partenariats expérimentés en mesure d'apporter leur savoir-faire technologique, pour permettre à Sonatrach de développer les importantes ressources non conventionnelles dont l'Algérie dispose, a également précisé le haut fonctionnaire du ministère de l'Energie et des Mines. Et de signaler que le programme national accorde une place importante aux énergies renouvelables. Le solaire constitue un potentiel inépuisable. Pour souligner l'apport de l'énergie solaire dans la couverture des besoins tant des consommateurs nationaux qu'internationaux en électricité dans les prochaines années, Ali Hached a rappelé qu'il est dit qu'une infime partie de la superficie du Sahara suffirait à produire toute l'électricité dont l'Europe aurait besoin. Le solaire devrait atteindre, en 2030, plus de 37% de la production nationale d'électricité. Une usine de fabrication de modules photovoltaïques, d'une capacité de 200 000 heures par an, sera opérationnelle à partir de 2013. Le programme national énergique souligne aussi la volonté de fabriquer localement des équipements et des composants intervenant dans les différentes filières des énergies renouvelables. «L'Algérie veut être partie prenante» de l'innovation technologique en matière d'électricité verte. Et aussi «nous considérons que cette nouvelle aventure industrielle par laquelle le domaine de l'énergie a montré une autre phase de son développement qualitatif, celui qui est dans la dynamique sans fin des avancées technologiques… me fait penser à celle dans laquelle l'Algérie s'était engagée, il y a un demi-siècle, en entreprenant avec le succès que l'on connaît le développement de ses ressources gazières». Et de rappeler que la Camel (en démontage actuellement), dont la production vient d'être arrêtée, est la première usine de liquéfaction de gaz au monde. Dans la filière GNL, deux mégaprojets devront entrer en production en 2013, le premier à Skikda d'une capacité de 4,5 millions de tonnes par an et le deuxième à Arzew d'une capacité de 4,7 millions de tonnes par an. L'Algérie dispose d'une capacité d'exportation de gaz naturel par gazoduc de plus de 52 milliards de mètres cubes par an.