La direction de la culture de la wilaya de Guelma a levé le voile, jeudi dernier, en exclusivité pour El Watan, sur la première expertise des pièces saisies, il y a quelques jours, sur trois trafiquants par la Gendarmerie nationale de Dahouara (wilaya de Guelma). Il était question, entres autres, de 20 médailles antiques d'une valeur inestimable; mais contre toute attente, Bouazza Leila, archéologue et représentante juridique en matière de patrimoine culturel à la direction de la culture de la wilaya de Guelma, révèle: «Les 20 médailles qui font partie du lot saisi par la gendarmerie sont de conception très récente dont certaines datent de 1977 et n'ont, par conséquent, aucune valeur archéologique.» En effet, nous pouvions distinguer clairement sur les photos, que certaines médailles sont à l'effigie de disciplines sportives, tels le football et le ski, d'autres sont omnisports (probablement un club organisateur). Quant à la nature du métal des médailles, l'archéologue précise: «Sept d'entres elles sont en argent, 9 en cuivre et 3 en alliage (cuivre-argent). Quant à la dernière médaille, elle est de conception récente. » Notons également que dans le lot saisi par la gendarmerie, un petit mortier et une cuillère ont subi une première expertise. A ce sujet, l'archéologue précise : «Les deux objets sont en argent et ils portent un poinçon. Ils sont relativement récents, probablement de l'époque islamique.» Et d'ajouter: «Dans le lot, il y a aussi un récipient sous la forme d'une assiette en cuivre enduite d'une couche vitreuse rouge. Mais la datation de l'objet reste à déterminer.» Les pièces les plus intéressantes de cette saisie, du point de vue de l'expertise archéologique, sont incontestablement cinq statuettes et deux pierres. «Les cinq statuettes sont de l'époque phénicienne et l'une d'elle repose sur une base en bois avec un numéro. Mais il reste à déterminer la nature du métal. Les pierre sont de l'ère mégalithique», indique l'archéologue. Concernant la procédure d'expertise demandée par la gendarmerie nationale, le directeur de la direction de la culture de la wilaya de Guelma, lui aussi archéologue de formation, a son mot à dire. Il déclare, dans ce sens : «C'est à la demande de la gendarmerie et en leur présence que les objets ont été photographiés et le constat établi. Les pièces ne nous ont pas été restituées, ni même laissées à notre disposition pour établir une expertise complète. Nous allons attendre; et si besoin, après restitution, nous les enverrons au laboratoire du département d'archéologie au ministère de la Culture». Et de conclure : « Les pièces iront par la suite au musée de Guelma.»