Pour marquer son dixième anniversaire, Condor change de statut juridique. La nouvelle SPA se lance de nouveaux défis : l'admission en Bourse et l'ouverture de son capital, entre autres. En exclusivité à El Watan, Abderrahmane Benhamadi, PDG de la SPA Condor, parle des grands axes de la nouvelle feuille de route. - Pour quelles raisons votre entreprise passe-t-elle de Sarl à SPA ?
Après un parcours de 10 années jalonné de nombreuses réalisations et avancées technologiques générées par de gros investissements, le changement du statut juridique s'imposait pour Condor faisant de la croissance tous azimuts son credo. On voudrait entamer notre 11e année d'existence avec un nouvel état d'esprit et une approche digne d'une grande entreprise. Nous estimons que la Sarl a fait son temps. Obéissant à des critères économiques, ce changement qui n'est pas fortuit, a fait l'objet d'une étude. En pleine expansion, l'entreprise doit accéder à un autre palier…
- Que va changer et apporter la nouvelle réorganisation de votre société ?
Avec ses différents métiers, la société devait passer à un autre mode de management. Une telle approche va influer positivement sur la gestion de la nouvelle entité qui sera, dans un premier temps, formée de 5 filiales : réfrigérateurs, climatiseurs, produits blancs, téléviseurs (LCD et LED), injection plastique et polystyrène. Employant 3800 agents à Bordj Bou Arréridj uniquement, Condor ne pouvait poursuivre ses activités avec le statut de Sarl à la charge d'un gérant. Cette démarche a été adoptée pour responsabiliser les managers et évaluer les résultats et performances des filiales devant bénéficier d'une totale autonomie. A travers une telle formule, les filiales seront en mesure de nouer des partenariats avec des opérateurs nationaux ou étrangers sans pour autant impliquer tout le groupe ou la société mère. Sur un plan financier, la SPA peut faire appel à l'épargne publique. Cette étape exige une entrée en Bourse, qui est une opportunité pour la promotion du marché des capitaux en Algérie. Pour Condor, l'admission en Bourse est un passage obligé pour la consolidation de son image de marque et l'évaluation concrète et permanente de l'entreprise.
- L'ouverture du capital est-elle une option ?
Pour renforcer notre potentiel et financer, le cas échéant, les investissements d'extension et de modernisation de l'outil de production de la société, l'ouverture du capital est incontournable. La taille des différents projets lancés par la SPA, qui fêtera en décembre prochain son 10e anniversaire, l'exige.
- En parlant de projets, peut-on avoir une idée des grands axes de votre feuille de route ?
L'entreprise dispose d'un important portefeuille de projets. A travers le fonds sino-africain, nous allons prochainement, en partenariat avec les Chinois, réaliser un nouveau complexe de réfrigérateurs qui créera pas moins de 1000 postes de travail. Une bonne partie de la gamme sera exportée. L'unité de panneaux solaires sera opérationnelle en 2013 ; plus de 300 agents y seront recrutés. Le projet des véhicules utilitaires a été mis en veilleuse. Vu l'évolution rapide de la technologie automobile, on ne veut pas faire dans la précipitation. L'entreprise, qui a exporté dernièrement un grand volume en réfrigérateurs, machines à laver, LCD et climatiseurs, vers la Jordanie où nos produits ont été bien accueillis, vient de lancer des tablettes sans puce. En plus du PC éducatif (classmate), un petit netbook disposant d'un logiciel Microsoft éducatif, l'entreprise, qui compte boucler l'année 2012 avec plus de 100 000 micro-ordinateurs, vient de renforcer sa gamme de desktop par le All in One (AIO ou tout en un), un PC sans unité centrale. Une première en Algérie.
- De grands projets nécessitent un pôle de développement…
La recherche est un axe prioritaire de Condor Electronics, qui emploie plus de 300 techniciens et ingénieurs. La fabrication de cartes mères pour PC, le lancement du All In One, du classmate, de la tablette, sont dans une certaine mesure l'œuvre de nos équipes de recherche maîtrisant parfaitement les technologies de pointe. Pour lutter contre les ravages du monoxyde de carbone, nos ingénieurs ont innové en dotant le chauffage à gaz Condor d'un équipement capable de couper l'alimentation en gaz au moindre excès de monoxyde de carbone. Ce n'est pas tout, le chauffage s'éteint automatiquement à la moindre baisse du taux d'oxygène dans la chambre de combustion. Ceci n'est qu'un échantillon des performances de Condor, qui est une entreprise citoyenne…
- A quand le téléphone mobile made by Condor ?
Inscrit dans notre politique de développement, ce volet est pris en charge par nos équipes de recherche. Celles-ci ne ménagent aucun effort pour offrir au consommateur algérien un produit haut de gamme, avec en sus un bon rapport qualité-prix. Des applications algériennes caractériseront ce nouveau produit. Exigeant une haute technicité, l'opération ne sera réalisée qu'avec un partenaire de renom. Je profite de l'opportunité pour souhaiter aux lecteurs d'El Watan et à tout le peuple algérien une bonne fête de l'Aïd.