Le mouvement pour la sauvegarde du RND passe à une vitesse supérieure. A quelques semaines des élections locales, les contestataires de ce parti s'organisent sur le terrain. Hier, ils ont tenu une réunion, deuxième du genre, à laquelle ont pris part d'anciens ministres, notamment Yahia Guidoum, Saïd Abadou, Mouldi Aïssaoui, Bakhti Belaïb et Amar Zegrar, ancien secrétaire général de la présidence sous le règne de Zeroual. Ont participé également à ce conclave des cadres du RND, d'anciens députés, des membres fondateurs du parti et du bureau national. La première rencontre de ce mouvement, faut-il le rappeler, a eu lieu il y a quinze jours et avait regroupé une quarantaine de personnes. Ces dernières avaient décidé de convoquer une seconde réunion qui s'est tenue hier, à Aïn Benian, et a regroupé des représentants des 48 wilayas. Après un long débat et échanges de propositions, les participants ont installé un comité de coordination et élu par «acclamation» Yahia Guidoum, à la tête de ce mouvement. Nos sources révèlent que l'ex-ministre de la Santé a été choisi parce qu'il est un modéré, respecté de tous. «Yahia Guidoum a pour mission d'établir une feuille de route pour les prochains mois», expliquent nos sources. Les coordinateurs des wilayas sont appelés, nous dit-on, à structurer le mouvement au niveau local et préparer la conférence nationale qui regroupera des militants du RND pour donner une assise populaire à ce mouvement de redressement. «Après les élections locales, nous allons être constamment sur le terrain. Nous organiserons une conférence à laquelle près d'un millier d'opposants à la politique d'exclusion que mène depuis longtemps Ouyahia vont participer», explique un initiateur de cette action. Celui-ci affirme que le mouvement avait projeté d'organiser la conférence après les élections législatives, mais en l'absence d'une coordination au sein du mouvement et la réticence de certains cadres ont amené les leaders de ce mouvement à la reporter. Tayeb Zitouni, l'un des initiateurs de ce mouvement, n'a pas nié que l'éviction d'Ouyahia de la tête de l'Exécutif a joué en faveur de leur mouvement. La future conférence des militants aboutira, selon nos sources, à organiser un congrès extraordinaire afin de destituer Ouyahia et «remettre» le parti sur les rails.