Le verdict prononcé par la Ligue de football professionnel (LFP) dans l'affaire du match JSS-USMH a sonné comme un tonnerre à Béchar. De graves émeutes ont éclaté, hier matin vers 9h, au centre-ville avant de gagner d'autres endroits. Dès que l'information liée aux sanctions infligées à leur club est tombée, des centaines de supporters, en colère, se sont rués vers la place de la République, au cœur de la capitale de la Saoura. Pas loin, devant le siège de l'équipe sudiste, sur le boulevard colonel Lotfi, des pneus ont été brûlés. Le siège de la wilaya n'a pas été épargné par la furie des jeunes, malgré les renforts de police antiémeute, stationnés devant la façade. Il a été copieusement arrosé de cailloux et plusieurs vitres de bureaux de la DRAG ont volé en éclats. Les responsables n'ont pas pu sortir. Ils ont passé l'après-midi dans les bureaux. Rares sont les automobilistes qui se sont aventurés à l'intérieur du centre-ville. Les affrontements entre émeutiers et policiers se sont poursuivis durant plusieurs heures, dans plusieurs endroits de la ville. Les sanctions prononcées contre la JSS sont perçues, par la population, comme un parti pris et une «hogra» de la part de la LFP. D'ailleurs, d'après la Radio nationale, le président de la JSS, Zerouati, a démissionné de son poste, suite aux sanctions infligées à son club. Zerouati annonce sa démission Les Bécharis, en général, et les supporters de la JSS, en particulier, savent que le départ de M. Zerouati signifie la fin de leur équipe. Très populaire, cet industriel a investi plus de 30 milliards de centimes de sa poche, pour mettre sur pied cette formation qui a défrayé la chronique la saison dernière. «Je fais cela pour préserver les jeunes de la région des différentes formes de fléaux, je n'ai aucun intérêt hormis la passion», ne cessait-il de répéter au début de cette grande et extraordinaire aventure qui a commencé dans la plus petite commune d'Algérie, à 60 km au sud-ouest du chef-lieu de la wilaya, il y a cinq ans. «Depuis des mois, on savait que certains nous avaient mis dans leur viseur . Ils voulaient nous casser, car on a dérangé l'ordre établi, alors ils n'ont pas raté l'occasion. Pourtant, ce sont les supporters d'El Harrach qui ont envahi le terrain, au vu et au su de tout le monde. Ce sont eux qui ont jeté des fumigènes sur la pelouse pendant le match. Ils ont saccagé les vestiaires du stade et c'est nous qui payons à travers ces lourdes sanctions. Les responsables de la LFP ont eu peur des Algérois, alors ils nous sanctionnent pour leur faire plaisir. Nous n'allons pas nous taire, car c'est de la hogra», avertissent des jeunes, regroupés non loin du siège de la wilaya, avant d'ajouter : «Renseignez-vous sur les dégâts que ces supporters ont commis dans la wilaya de Naâma, lors de leur retour sur Alger !» Au moment où nous mettons sous presse, l'on dénombre une dizaine de policiers et deux citoyens blessés.