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Commune de Chorfa : halte historique à Tikouravine
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Publié dans El Watan le 11 - 11 - 2012

Le soir du 8 janvier 1958, les moudjahidine de la localité avaient décidé de venger la mort de quatre de leurs compagnons d'armes.
Parmi les batailles hissées au panthéon des grandes victoires de notre glorieuse révolution, figure celle de Tikouravine, dans la commune de Chorfa, dans la wilaya de Bouira. Elle a eu lieu le mercredi 8 janvier 1958. Elle est synonyme d'audace et d'héroïsme des moudjahidines et de la population qui ont fait infléchir l'armée coloniale française.
Le moudjahid Messaoud Bellili Ouaggag qui était à l'époque chef de groupe au sein de l'ALN, est l'un des acteurs encore vivants ayant participé à l'organisation et le déroulement de cette bataille. Il nous apporte son témoignage.
«Quelques jours avant la bataille, je suis allé au chef du bataillon Lahlou Ath Ravah. D'après mes renseignements, il y a avait un grand risque de voir une opération militaire française s'abattre sur la région. Mon groupe se composait de 17 soldats, entre autres Ali Chibane, Said Adnane, Hamimi Chibane, Salem Kourta, Mohand Slimane….et autres», dira-t-il. Et de préciser que 3 moudjahidines, Zemmour Hocine, Merzouk Moussa et Chemlal Abdellah, étaient allés vers Ighil Hammad en mission. De leur retour ils sont restés au lieudit Iharkane au nord de Chorfa. Akkache Yahia les a rejoints, car c'était son tour de garde.
«Malheureusement les quatre étaient encerclés. Une embuscade leur a été tendue sans qu'ils le sachent. Ils sont tombés sur le champ d'honneur. Moi et mes compagnons étions restés sur nos gardes à l'est de Chorfa. Nous nous sommes répartis en groupes. Moi et quelques autres moudjahidines, nous nous somme réfugiés chez les Ben Aissa, dans la localité de Toughza», affirme le moudjahid Messaoud Bellili. Toute une journée passée dans le refuge. Dehors, la situation était des plus inquiétantes. «Le soir tombé, nous sommes revenus pour s'apercevoir qu'il n'y avait aucun homme dans les rues du village. Tous étaient sous le choc, car de valeureux hommes viennent de tomber. Je redoutais de voir la population se démobiliser», relate-t-il.
Tout allait vite le même jour, c'est-à-dire le 7 janvier 1958, la décision d'écrire au chef du bataillon de l'ALN, Lahlou Ath Ravah, pour l'envoi d'un renfort a été prise. «Tout le bataillon de Lahlou Ath Ravah composé de 300 moudjahidines sont venus venger la mort de leurs quatre compagnons d'arme. Tous les villageois étaient mobilisés pour accueillir les 300 moudjahidines chez eux, en leur offrant tout ce dont ils avaient besoin. Les maisons des Kourta et celle d'Akli Meniche ont étaient regorgées de moudjahidines», se souvient notre interlocuteur. De valeureuses et braves femmes à l'instar de Fadhma Ouhamiche et de sa fille, Louisa Mouhand Gaci, Djloudi Khelidja, Tawaazart, Ouardia Younsi et tant d'autres ont contribué de façon spéciale à la réussite de notre opération.
Les vieillards de Chorfa se souviennent encore de ces figures qui les ont marquées à jamais. Le matin du 8 janvier 1958, les 4 valeureux martyrs ont été inhumés. Alors que l'opération d'attaquer les convois militaires de l'ennemi devrait avoir lieu le soir de la même journée.
Selon le témoignage de Messaoud Bellili, les militaires français sont descendus plus vite que prévu de Takerboust pour un ravitaillement et renfort en soldats. «On les a attendu jusqu'à leur retour vers le soir. Il y avait 8 camions et 2 Jeep d'hommes armés jusqu'aux dents», dira-t-il. Et d'enchainer, «Au lieudit Tikouravine, le cimetière de Sidi Amar Cherif, l'attaque a été ouverte. Bilan, plus de 52 soldats français furent abattus, avec un seul survivant qui a pris la fuite». «Côté Moudjahidines, il y a eu un martyr, le chef du bataillon Lahlou Ath Ravah, ainsi que 2 blessés, Nouredine dit El Anka, et un autre dit Gabriotte. Au levé du matin nous étions arrivés sur les hauteurs d'Akbou».
Par la suite, la barbarie fut à son apogée. L'armée française a décidé de bombarder massivement le village de Chorfa. Selon l'armée coloniale, c'était les habitants qui avaient commis l'attaque. Les soldats français ont délogé de force tous les villageois de la localité Ath Vouhou, riveraine du lieu de la bataille, pour les emmener vers la SAS (Section Administrative Spéciale), après avoir démoli leurs maisons. Ils ont été parqués dans une sorte de camp de concentration.


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