Brazzaville a abrité, le vendredi 9 novembre dernier, l'assemblée générale extraordinaire du Conseil supérieur du sport en Afrique (CSSA) pour débattre de la question du maintien en vie, ou pas, de cette instance continentale. Les ministres des Sports des pays du continent ont été conviés à cette réunion. Ce rendez-vous intervient après celui de l'Erythrée, 17 et 18 mars 2012, qui avait débouché sur un constat d'échec. La réunion de vendredi a été présidée par Sonstone Kashiba, secrétaire général du CSSA et Léon Opimbat, président en exercice et ministre des Sports du CongoBrazzaville. Pour rappel, la dissolution du CSSA avait été décidée au cours de la deuxième session de la Conférence des ministres des Sports de l'Union africaine, tenue au Ghana. Elle se fonde sur le constat que les différents Etats membres ne versent plus leurs cotisations, depuis plusieurs années, ce qui entraîne une absence totale de ressources, un blocage complet des activités, voire une paralysie totale. Des sept pôles de développement du CSSA, la zone VI (Afrique de l'Est) et la zone I sont les seules qui s'acquittent régulièrement de leurs cotisations. Par ailleurs, la conférence avait pris la décision de confier, désormais, l'organisation des Jeux africains, à l'association des Comités nationaux olympiques d'Afrique (ACNOA) et à l'UCSA sous la houlette de l'Union Africaine. Plusieurs zones sont favorables à la dissolution du CSSA. Le sort de cette instance devait être scellé, une première fois, en marge des Jeux africains de Maputo, en septembre 2011. Rien ne s'y fit. Rendez-vous fut pris à Abuja, mais c'est l'Erythrée qui avait accepté d'accueillir la réunion, en mars 2012. Contre toute attente et faute de quorum, la décision de dissoudre le CSSA ne fut pas entérinée, bien au contraire. Les ministres présents avaient pris deux décisions importantes. La première : ne pas céder à la tendance de dissoudre cette instance, malgré le niveau élevé de son endettement. Le CSSA en profita pour mettre en place un comité pour repenser le mode de fonctionnement de l'instance devenu obsolète. Il fut décidé, Comme pour tourner en dérision la décision de l'UA de différer les décisions. Il va sans dire que si l'exécutif du CSSA ne suit pas l'Union africaine dans la voie de donner une autre orientation aux Jeux africains, l'UA souhaite passer la main d'un point de vue technique à L'ACNOA et à l'UCSA, à partir de 2015. La tension est forte sur ce dossier. Certains ministres sont d'avis que c'est l'Etat, partout en Afrique, qui investit dans les infrastructures, comme dans la formation des athlètes. Dans ces conditions, ils considèrent que ce n'est pas opportun de laisser l'organisation des Jeux africains à ces deux organisations, qui doivent compter avec la gestion technique de l'UCSA et L'ACNOA qui est de leur ressort et qui sont la hiérarchie des Fédérations et des CNOS, pourvoyeurs d'athlètes, de techniciens, de commissaires et arbitres d'une part et fournisseurs de moyens financiers et matériels techniques d'autre part. Néanmoins, le quorum requis n'ayant pas été atteint, à Brazzaville, la décision de dissolution du CSSA, bien qu'elle ait de fortes chances d'être approuvée, n'a pu être concrétisée. La décision a donc été remise à la prochaine réunion des ministres des Sports qui se tiendra à Abidjan, en avril prochain. Il faut cependant déplorer l'absence de la quasi-majorité des ministres, dont seulement sept étaient présents. Il faudra encore une fois attendre pour voir, alors que les dettes s'accumulent et que le CSSA sombre dans sa léthargie.