L'expansion budgétaire de ces dernières années a accru la vulnérabilité des finances publiques du pays, a estimé hier Zeine Ould Zeidane, chef de la mission du Fonds monétaire international (FMI) à l'issue de sa visite en Algérie dans le cadre de consultations annuelles prévues par les statuts du FMI. «Le solde budgétaire devrait ainsi se creuser en raison du plein effet des hausses salariales et des paiements de rappels, pour atteindre 3,7% du PIB en 2012. La vulnérabilité aux prix des hydrocarbures s'est ainsi accrue, le prix du pétrole assurant l'équilibre des finances publiques s'établissant à 121 dollars le baril en 2012», a expliqué M. Zeidane, haut conseiller au FMI, au cours d'une conférence de presse organisée à l'hôtel El Djazaïr d'Alger. Si la situation des indicateurs macroéconomiques est jugée «solide», le conférencier a pointé du doigt le climat des affaires en Algérie, peu enclin à favoriser l'investissement national ou étranger. «Il y a eu une amélioration, mais il y a aussi des efforts considérables à entreprendre», a commenté le chef de mission, qui a plaidé pour la création facile des entreprises, la facilitation des procédures administratives, la réforme de certains aspects de la fiscalité, veiller à l'efficacité du guichet unique et la facilitation du commerce extérieur. Interrogé sur la règle des 49/51% liée à l'investissement étranger, M. Zeidane a estimé que cette loi devrait être seulement appliquée aux secteurs que le gouvernement jugerait stratégiques. La mission du FMI a par ailleurs relevé l'accélération de l'inflation en 2012 (8,4%) et un taux de chômage assez élevé chez les jeunes et les femmes respectivement de l'ordre de 21,5 et 17%. Globalement, la maîtrise de l'inflation, la viabilité des finances publiques et le renforcement de la croissance hors hydrocarbures constituent autant de défis importants pour l'Algérie à court et moyen termes, a encore précisé l'orateur. «L'accélération de la croissance en Algérie, qui est inférieure à son potentiel, est nécessaire pour la réduction du chômage. Elle devrait être appuyée par la préservation de l'investissement public et le renforcement de son efficacité, la poursuite de la politique de change favorisant la compétitivité externe, et des réformes structurelles soutenant une croissance tirée par le secteur privé et l'accroissement de la productivité globale», lit-on dans la déclaration finale.