Contrairement à ce que l'on craignait et au bonheur des enfants qui ont pris l'habitude d'observer les cigognes claqueter et voir venir au monde, grandir des cigogneaux, les deux carcasses de cigognes trouvées mortes en février dernier ne sont pas celles du couple qui, régulièrement et à chaque printemps jusqu'à la fin de l'été, vient occuper le nid perché sur le haut du minaret de la vielle mosquée du centre-ville d'Aflou. Ce couple est finalement revenu samedi dernier ; il n'était pas seul. Des colonies fortes de dizaines d'individus ont été signalées à Sebgag , Août, Brida et Oued Etouil. Auparavant, une troisième carcasse de cigogne a été signalée à Sidi Bouzid ; seul cas sur lequel un prélèvement pour fin d'analyse a pu être effectué en raison de l'état de putréfaction des autres cas où l'incinération fut de mise. Selon les informations, les cas de mortalité enregistrés concernent un héron cendré, trois cigognes, un rapace et de nombreux pigeons. « Rien d'inquiétant », rassure-t-on, d'autant plus que l'essentiel des élevages de la filière aviaire est à 100 km au sud-est de la zone fréquentée par les espèces migratoires. Il faut toutefois signaler qu'à Laghouat, qui compte près de seize zones semi-humides et ce bien avant l'installation des commissions de surveillance, les gardes forestiers du nord de la wilaya étaient en alerte et pour cause, Sebgag, Oued Etouil, Hadj mechri sont connus comme des lieux de prédilection pour les haltes de plusieurs espèces lors des migrations qui durent du mois d'octobre (vers l'Afrique) au mois de mars (vers l'Europe). En effet, plusieurs colonies d'espèces différentes, dont la cigogne blanche, la plus importante de par le nombre (300 individus décomptés en un mois), le héron cendré, l'échasse blanche, le colvert, le canard souchet, les tourterelles, hirondelles, ainsi que des rapaces ont pu être observés depuis le mois de janvier. Cependant, en raison de l'inexistence de moyens d'intervention adéquats et du risque potentiel représenté par les espèces aquatiques, particulièrement le colvert (porteur sain), aucune capture et aucun prélèvement sur sujet vivant n'a pu être effectué. Parmi les mesures prises dernièrement, trois brigades de surveillance, sous conduite de vétérinaires, ont été installées à Laghouat, Aflou et Brida pour être à même d'intervenir immédiatement en cas de mortalité d'autant plus que pour être fiables, les prélèvements doivent être effectués dans les 48 heures. Il est toutefois utile de souligner que la mobilisation requise par la grippe aviaire est en passe de faire oublier des fléaux assez graves. Au moins deux foyers de brucellose humaine dont dix cas à Bouzertala et autant à tarkalal sont enregistrés en attendant les résultats des dépistages réclamés par les population touchées, si toutefois un véhicule est mis à la disposition des équipes de prévention et des vétérinaires. Le même constat peut être fait pour la leishmaniose qui, à la faveur de l'invasion des rats des champs de l'année dernière, vient d'apparaître pour la première fois au niveau des communes de gueltat avec plus de 140 cas positifs.