A l'abri des prédateurs, dans une forteresse imprenable, un couple de cigognes, «apparemment uni pour la vie», s'installe chaque été sur le minaret de la mosquée du quartier de Zabana, à Blida. A chaque période de nidification, ce couple est là sur le minaret, où il se sent à l'abri des prédateurs. Ces oiseaux, à l'aide de leur long bec, «remettent un peu d'ordre» dans leur nid qu'ils ont quitté à l'automne au moment de la migration. Les cigognes, perchées tout haut, durant la période de reproduction, «défendent jalousement leur territoire et tout intrus se fait renvoyer sans ménagements». Pendant la couvaison où la femelle veille soigneusement sur son nid, le mâle survole le quartier de Zabana pour se diriger loin vers les vergers de Maramane, en plein cœur de la Mitidja en quête de nourriture, notamment les batraciens et autres insectes dont il est très friand. Le ballet incessant de cet échassier dans le ciel de Zabana a fini par éveiller la curiosité des habitués de la placette de la mosquée et plus particulièrement les amateurs d'oiseaux. Le désir de connaître les secrets de cet oiseau devient plus grand après l'éclosion des œufs et la naissance des cigogneaux qui sont à peine visibles dans leur nid où ils restent tapis toute la journée attendant l'arrivée des parents pour leur donner la becquée. A ce moment précis, les petits se mettent à tapoter sur le bec de leur mère qui régurgite les aliments. Au fur et à mesure que les cigogneaux grandissent, la vigilance de la mère s'estompe et après deux mois d'une vie paisible, ils s'envolent, déployant dans le ciel leurs longues ailes, un premier vol bien maladroit et imprécis en attendant l'apprentissage de la chasse. Quand l'été s'achève, c'est l'heure de la migration pour ces oiseaux qui prennent le départ pour un autre long voyage, en attendant leur retour chez eux, sur le minaret.