Faute de moyens et incapable de remplir sa mission comme ils se doit, l'école des Cigognes risque de mettre la clé sous le paillasson. L'établissement qui accueille les enfants atteints d'infirmité motrice d'origine cérébrale laissera un grand vide et remettra les choses à la case départ pour cette catégorie d'enfants et surtout pour leurs parents qui ne savent plus à quel saint se vouer. C'est l'association des parents d'infirmes moteur d'origine cérébrale (APIMC) qui a rapporté cette malheureuse nouvelle dans une lettre ouverte adressée le 4 février dernier au ministre de la Solidarité nationale. L'association, qui, depuis douze années et sans relâche, s'active à fournir des efforts pour la prise en charge et une meilleure intégration sociale de ces enfants en situation de handicap, semble à court de moyens pour avancer dans ses objectifs. Garantir les bancs de l'école pour ces enfants est le cheval de bataille de l'APIMC. Nonobstant l'absence de textes ou d'instructions ministérielles écartant cette catégorie du droit à une scolarité normale, il se trouve que la majorité des directeurs d'école refoulent ces enfants. Ce sont donc les parents, organisés au sein de cette association, qui ont cherché à trouver des solutions en l'absence d'établissements spécialisés destinés à cette catégorie. D'où la création de l'école des Cigognes, dont le siège est situé au rez-de-chaussée d'un immeuble de la cité des 742 logements. Mais les ennuis sont légion. « Par ailleurs, des travaux ont été entrepris par l'APC de Batna rendant l'accès à l'école des Cigognes trop risqué ; ils ont débuté dans le quartier de l'école et consistent en la réfection de la route, rendant l'accès au centre avec les fauteuils roulants dangereux, voire impossible », lit-on encore dans cette lettre ouverte. Il était prévu que ces enfants poursuivraient leur scolarité au niveau de l'annexe du centre relevant de la DAS pour l'année 2009/2010. En effet, répondant favorablement aux sollicitations de l'association, l'ex-wali de Batna, Abdelkader Ouali, avait initié sur budget de wilaya la construction de l'établissement qui se trouve à côté de la cité des 742 logements. Un projet qui avait donné une lueur d'espoir aux enfants et à leurs parents. « Celle-ci, entièrement achevée et équipée depuis près de deux années, reste fermée et tristement vide », regrette le président l'association, Larbi Chabani. Les parents qui lancent ainsi un appel de détresse au ministre, lui font rappeler le droit constitutionnel à l'éducation et ses dernières propositions pour la création de nouveaux textes réglementaires relatifs à l'amélioration des conditions de vie des personnes handicapées.