De nos jours, certains médecins ne donnent pas assez d'importance à la clarté de leurs prescriptions, sans se douter que le pharmacien pourrait dans ce cas-là commettre des erreurs graves et fatales, en confondant les noms de médicaments. Une conférence s'est tenue le dimanche au CHU d'Oran, présentée par Dr. Boumeslout Salim, ayant pour titre : «La prescription médicale au service de la médecine légale». Etaient aussi présents à ce débat : Dr. Zerhouni, Dr. Mouafek, Dr. Aboubakr, Dr. Guesmi et d'autres convives. Le débat était axé sur deux points principaux. Le premier est l'importance de l'ordonnance médicale, et le deuxième, le rôle des pharmaciens. Ainsi, Dr. Boumeslout, médecin légiste au CHU d'Oran, a d'abord expliqué qu'une ordonnance doit être claire et lisible et ne doit pas ressembler à du charabia. Il a présenté quelques modèles d'ordonnance à suivre en affirmant que, de nos jours, certains médecins ne donnent pas assez d'importance à la clarté de leurs prescriptions, sans se douter que le pharmacien pourrait dans ce cas-là commettre des erreurs graves et fatales, en confondant les noms de médicaments. Pour appuyer ses propos, le médecin légiste a présenté à tous ceux qui étaient présents des exemples d'ordonnances très mal écrites où il était impossible de déchiffrer un simple mot. «Pour minimiser les erreurs, le médecin doit au moment de la consultation expliquer aux patients ce que contient sa prescription, et après écrire nettement ce qu'il lui faut». Dr. Boumeslout Salim a évoqué par ailleurs les aspects économiques d'une prescpription, en indiquant qu'un médecin ne doit jamais exagérer avec les doses de médicaments. Il dira également qu'on n'a pas à donner aux patients des médicaments qui se font rares ou carrément introuvables. Notre interlocuteur a expliqué par la suite à quel point il était primordial qu'un pharmacien soit toujours présent dans une pharmacie, et pas seulement le vendeur ! Il a en outre insisté sur le fait qu'il était temps d'en finir avec les vendeurs non qualifiés qui n'y connaissent rien dans le domaine de la santé et qui peuvent parfois donner aux malades des médicaments qui ne leur sont guère prescrits. Pour conclure, Dr. Boumeslout Salim rappellera que les métiers de médecins et de pharmaciens ne doivent pas être utilisés à des fins commerciales. Ainsi, il dira qu'il est formellement interdit aux médecins d'afficher des plaques pour indiquer le lieu où se trouve leurs cabinets, et que les pharmaciens ne doivent jamais donner de traitement sans ordonance, même s'il ne s'agit que d'antibiotiques. En effet, «tant que le citoyen n'a pas consulté le médecin, on ne peut savoir ce qu'il a au juste. Lui donner des médicaments sans ordonnance risquerait d'aggraver son cas au lieu de le guérir».