Ingurgiter des médicaments au moindre mal est devenu une pratique assez fréquente. En Algérie, le taux relatif à cette pratique dépasse toutes les normes. Paracétamol, pansement gastrique, anti-inflammatoire, sirop antitussif sont vendus comme des petits pains. Tant mieux pour les caisses des officines ! Mais il y a urgence à alerter sur les risques encourus par cette pratique. Au quotidien, il n'est pas rare de voir des personnes souffrant de maux recourir à l'automédication sans la moindre consultation médicale préalable. Arthrose, maux de tête, douleurs dentaires… tous les maux sont traités par le malade lui-même. Le pharmacien est le seul intermédiaire pouvant conseiller au patient tel ou tel médicament. C'est à lui seul qu'incombe la responsabilité de délivrer ou non un médicament demandé par le malade sans prescription médicale. Pourtant, la réalité sur le terrain est toute autre. Si l'on écarte les psychotropes qui nécessitent, sous peine de sévères sanctions, une ordonnance, le reste des médicaments, qui ne sont pas de moindre importance comme les antibiotiques et les antalgiques, sont mis à la disposition du client. En fait, le malade les achète comme il achèterait un quelconque produit de consommation et les prend sans trop s'inquiéter des contre-indications et des risques qui en découleraient. Et le rôle du pharmacien ? Interrogé sur l'automédication, un vendeur dans une officine à Belouizdad a répondu : «si je ne vends pas le médicament au client, il ira l'acheter dans la pharmacie d'en face ». Que peut-on répondre à ça ? Afin de lutter contre cette pratique dangereuse, pharmaciens et médecins, avec le concours des responsables de la santé publique, sont interpellés pour y mettre un terme. L'automédication doit être utilisée à bon escient et sans prolongement. Le malade ne doit pas s'improviser médecin ni pharmacien.