Spécialisée en pharmacologie, discipline bien développée dans les pays avancés, notamment aux Etats-Unis d'Amérique, Karine Reggab, maître assistance en pharmacologie au centre hospitalier et universitaire de Blida, estime que le médecin et le pharmacien doivent entretenir des relations professionnelles privilégiées, constantes, franches et empreintes d'un sens élevé de déontologie. Aussi, la prévention doit être de mise pour détecter les éventuelles erreurs médicales provenant d'une prescription de médicaments inappropriée à l'adresse des patients. Les étudiants en médecine et leurs collègues de la pharmacie sont, désormais, conseillés de coordonner leurs efforts afin de créer une symbiose utile dans les deux disciplines scientifiques appelées à être non seulement complémentaires, mais également et nécessairement interdépendantes pour l'amélioration de la santé publique. Midi Libre : Comment faire, selon vous, pour prendre en charge sérieusement la santé des malades et des patients sans qu'il y ait des erreurs médicales et tout en évitant la iatrogène clinique ? Karine Reggab : Il faut multiplier les rencontres entre médecins et pharmaciens aussi bien lorsqu'ils sont en cursus universitaire ou dans leurs études, que lors des rencontres entre professeurs et étudiants en pharmacie et aussi les rencontres entre les professionnels une fois que les diplômes sont acquis, de manière à débattre des différents problèmes et à trouver des solutions communes et adéquates. Ceci afin que chacun reconnaisse le rôle de l'autre en tant que partenaire dans cette profession. Le but de notre mission consiste à axer le tout sur l'importance des rencontres entre médecins et pharmaciens et des rencontres entre étudiants des deux filières. La relation entre pharmaciens et prescripteurs de médicaments est très intéressante, et nous devons mettre l'accent sur cette relation entre des professionnels de la santé, sachant que l'avenir de la santé publique et du patient est tributaire de cette relation. Il est important de rappeler le rôle du pharmacien et du médecin dans la chaîne de la santé publique et voir quelles sont les lacunes et la réalité en Algérie. Il y a des lacunes et des incohérences dans la formation de chacune des professions de ces deux acteurs, notamment dans la formation des médecins dans certains modules qui ne sont pas assez enseignés et certains modules pharmacologiques, tels que la pharmacologie et l'interprétation de certains résultats d'analyse médicale. On peut également citer les erreurs et les insuffisances dans la formation des pharmaciens dans le cursus de la pharmacie clinique qui n'est pas du tout enseigné, aujourd'hui en Algérie, alors que cette discipline est enseignée et développée en France et dans d'autres pays occidentaux. Cela permet au pharmacien durant son cycle de formation d'être en contact avec les malades, donc d'apprendre à manipuler ce médicament dans un contexte médicalisé. Qu'est-ce que vous recommandez aux étudiants pour parfaire leur professionnalisation et leurs aptitudes ? Malheureusement, cela n'est pas appliqué en Algérie, et j'insiste sur la nécessité et l'importance de l'introduction de la pharmacie clinique aux étudiants algériens, et parallèlement les grands problèmes sont rencontrés, c'est que souvent il y a un manque de communication entre ces deux acteurs, c'est-à-dire entre le médecin et le pharmacien. Les médecins ne connaissent pas les préoccupations des pharmaciens, et les pharmaciens ignorent également les prescripteurs lorsqu'ils prodiguent des conseils et des médicaments aux malades et aux patients. Il faut, par conséquent, une interdépendance et une coopération accrue entre les deux professions afin de mieux synchroniser les besoins des patients et les encadrer convenablement sur le plan de la prise en charge de leur santé. C'est un problème qu'il faut donc régler impérativement. Et vis-à-vis des pharmaciens ? Le problème est que souvent, il est ancré une idée préconçue dans l'esprit de beaucoup de personnes, des médecins mais également des patients, que l'activité de la pharmacie se résume uniquement et strictement en étant rattachée à l'aspect financier Ce qui est faux, et par conséquent, c'est une idée qu'il faut enlever de l'esprit de chacun, car il y a de bons pharmaciens comme il y en a de mauvais comme il y a de bons et de mauvais médecins. Quel est le vrai rôle du pharmacien, alors ? C'est un rôle global et très important. C'est, d'abord, et avant tout de délivrer le médicament. Cependant, il ne faut pas seulement de transmettre un médicament, mais de faire aussi des analyses critiques et des ordonnances afin de déceler toutes les erreurs éventuelles de prescription et de contre-indications qui passent inaperçues. Le rôle du pharmacien ne se résume pas seulement à l'officine, il faut aussi que le pharmacien apporte un plus dans le domaine de la prévention et de l'éducation sanitaire. Le pharmacien a aussi un rôle à jouer dans le milieu hospitalier et dans l'industrie pharmaceutique. Ce qui est important, c'est qu'en milieu hospitalier, le pharmacien va pouvoir participer aux soins thérapeutiques, à la gestion et à la thérapeutique médicamenteuse ainsi qu'à la posologie lorsque cela est nécessaire. Et le médecin doit, donc, accepter que le pharmacien soit son partenaire dans ce domaine-là. Car, il y a des pharmaciens qui sont designiés pour assister le médecin, notamment ceux formés dans la pharmacologie clinique pour intervenir dans l'élaboration d'un schéma thérapeutique. Ce qu'on voit dans la réalité c'est que les pharmaciens ne sont jamais sollicités dans le milieu hospitalier pour élaborer un schéma thérapeutique. Que pensez-vous de la réglementation en matière médicale et pharmaceutique ? Parallèlement, la réglementation est contre les pharmaciens. Il s'agit d'accorder l'importance sur les rencontres entre médecins et pharmaciens et instaurer des débats aussi bien lorsqu'ils sont en cursus universitaire qu'en fin de leurs études, entre les étudiants en médecine et les étudiants en pharmacie et entre les professionnels même, afin de décortiquer les problèmes et trouver des solutions communes, de manière à ce que chacun reconnaisse le rôle de l'autre en tant que partenaire dans cette profession. Propos receuillis par A. A. Spécialisée en pharmacologie, discipline bien développée dans les pays avancés, notamment aux Etats-Unis d'Amérique, Karine Reggab, maître assistance en pharmacologie au centre hospitalier et universitaire de Blida, estime que le médecin et le pharmacien doivent entretenir des relations professionnelles privilégiées, constantes, franches et empreintes d'un sens élevé de déontologie. Aussi, la prévention doit être de mise pour détecter les éventuelles erreurs médicales provenant d'une prescription de médicaments inappropriée à l'adresse des patients. Les étudiants en médecine et leurs collègues de la pharmacie sont, désormais, conseillés de coordonner leurs efforts afin de créer une symbiose utile dans les deux disciplines scientifiques appelées à être non seulement complémentaires, mais également et nécessairement interdépendantes pour l'amélioration de la santé publique. Midi Libre : Comment faire, selon vous, pour prendre en charge sérieusement la santé des malades et des patients sans qu'il y ait des erreurs médicales et tout en évitant la iatrogène clinique ? Karine Reggab : Il faut multiplier les rencontres entre médecins et pharmaciens aussi bien lorsqu'ils sont en cursus universitaire ou dans leurs études, que lors des rencontres entre professeurs et étudiants en pharmacie et aussi les rencontres entre les professionnels une fois que les diplômes sont acquis, de manière à débattre des différents problèmes et à trouver des solutions communes et adéquates. Ceci afin que chacun reconnaisse le rôle de l'autre en tant que partenaire dans cette profession. Le but de notre mission consiste à axer le tout sur l'importance des rencontres entre médecins et pharmaciens et des rencontres entre étudiants des deux filières. La relation entre pharmaciens et prescripteurs de médicaments est très intéressante, et nous devons mettre l'accent sur cette relation entre des professionnels de la santé, sachant que l'avenir de la santé publique et du patient est tributaire de cette relation. Il est important de rappeler le rôle du pharmacien et du médecin dans la chaîne de la santé publique et voir quelles sont les lacunes et la réalité en Algérie. Il y a des lacunes et des incohérences dans la formation de chacune des professions de ces deux acteurs, notamment dans la formation des médecins dans certains modules qui ne sont pas assez enseignés et certains modules pharmacologiques, tels que la pharmacologie et l'interprétation de certains résultats d'analyse médicale. On peut également citer les erreurs et les insuffisances dans la formation des pharmaciens dans le cursus de la pharmacie clinique qui n'est pas du tout enseigné, aujourd'hui en Algérie, alors que cette discipline est enseignée et développée en France et dans d'autres pays occidentaux. Cela permet au pharmacien durant son cycle de formation d'être en contact avec les malades, donc d'apprendre à manipuler ce médicament dans un contexte médicalisé. Qu'est-ce que vous recommandez aux étudiants pour parfaire leur professionnalisation et leurs aptitudes ? Malheureusement, cela n'est pas appliqué en Algérie, et j'insiste sur la nécessité et l'importance de l'introduction de la pharmacie clinique aux étudiants algériens, et parallèlement les grands problèmes sont rencontrés, c'est que souvent il y a un manque de communication entre ces deux acteurs, c'est-à-dire entre le médecin et le pharmacien. Les médecins ne connaissent pas les préoccupations des pharmaciens, et les pharmaciens ignorent également les prescripteurs lorsqu'ils prodiguent des conseils et des médicaments aux malades et aux patients. Il faut, par conséquent, une interdépendance et une coopération accrue entre les deux professions afin de mieux synchroniser les besoins des patients et les encadrer convenablement sur le plan de la prise en charge de leur santé. C'est un problème qu'il faut donc régler impérativement. Et vis-à-vis des pharmaciens ? Le problème est que souvent, il est ancré une idée préconçue dans l'esprit de beaucoup de personnes, des médecins mais également des patients, que l'activité de la pharmacie se résume uniquement et strictement en étant rattachée à l'aspect financier Ce qui est faux, et par conséquent, c'est une idée qu'il faut enlever de l'esprit de chacun, car il y a de bons pharmaciens comme il y en a de mauvais comme il y a de bons et de mauvais médecins. Quel est le vrai rôle du pharmacien, alors ? C'est un rôle global et très important. C'est, d'abord, et avant tout de délivrer le médicament. Cependant, il ne faut pas seulement de transmettre un médicament, mais de faire aussi des analyses critiques et des ordonnances afin de déceler toutes les erreurs éventuelles de prescription et de contre-indications qui passent inaperçues. Le rôle du pharmacien ne se résume pas seulement à l'officine, il faut aussi que le pharmacien apporte un plus dans le domaine de la prévention et de l'éducation sanitaire. Le pharmacien a aussi un rôle à jouer dans le milieu hospitalier et dans l'industrie pharmaceutique. Ce qui est important, c'est qu'en milieu hospitalier, le pharmacien va pouvoir participer aux soins thérapeutiques, à la gestion et à la thérapeutique médicamenteuse ainsi qu'à la posologie lorsque cela est nécessaire. Et le médecin doit, donc, accepter que le pharmacien soit son partenaire dans ce domaine-là. Car, il y a des pharmaciens qui sont designiés pour assister le médecin, notamment ceux formés dans la pharmacologie clinique pour intervenir dans l'élaboration d'un schéma thérapeutique. Ce qu'on voit dans la réalité c'est que les pharmaciens ne sont jamais sollicités dans le milieu hospitalier pour élaborer un schéma thérapeutique. Que pensez-vous de la réglementation en matière médicale et pharmaceutique ? Parallèlement, la réglementation est contre les pharmaciens. Il s'agit d'accorder l'importance sur les rencontres entre médecins et pharmaciens et instaurer des débats aussi bien lorsqu'ils sont en cursus universitaire qu'en fin de leurs études, entre les étudiants en médecine et les étudiants en pharmacie et entre les professionnels même, afin de décortiquer les problèmes et trouver des solutions communes, de manière à ce que chacun reconnaisse le rôle de l'autre en tant que partenaire dans cette profession. Propos receuillis par A. A.