Une manifestation socioculturelle est organisée dans le cadre des activités et du programme d'action du festival local des arts et de la culture populaire de la wilaya d'Oran. La ville d'Oran, avec toute sa beauté, ses lumières et ses couleurs ainsi que son histoire, depuis l'âge de la pierre jusqu'à l'indépendance en passant par l'ère coloniale à ce jour, a été ramenée par la caravane culturelle et exposée sous forme de fresques de peintures, de tableaux, de photos et sur panneaux, et cela, au niveau du hall des expositions de la maison de la culture d'Adrar. Cette manifestation socioculturelle s'inscrit dans le cadre des activités et du programme d'action du festival local des arts et de la culture populaire de la wilaya d'Oran. L'ouverture s'est déroulée mercredi dernier en début de soirée, sous les sons et les percussions dégagés par la troupe folklorique Gnaoui «Kheïma El Khadra» de Sid El Bachir (Plateau), en présence des autorités de la wilaya. Ont pris part à ce rassemblement des diversités culturelles une quarantaine de participants parmi les gens de l'art, de la poésie, du théâtre, de musique, de chanson et de peinture de l'Oranie. Pratiquement, toutes les richesses que recèle le patrimoine culturel, historique, naturel d'Oran se trouvaient dans les bagages de ces ambassadeurs de Sid El Haouari. En effet, tout visiteur qui traversera cette magnifique exposition pourra faire une lecture simplifiée et accessible sur l'historique de cette belle région qui mérite bien son titre de capitale de l'Ouest. Des indications et des légendes reportées en grands caractères sur des panneaux d'affichage retracent méticuleusement étape par étape, dans le temps, l'évolution civilisationnelle des différentes populations d'Oran depuis sa fondation en l'an 02 (290 de l'hégire). Son occupation par les Espagnols en 1509, symbolisée par une ancienne image de Santa Cruz ; de l'ère ottomane en 1792 sous le guide le Bey Mohamed Ben Ottamane Kébir. Celui qui a fait d'Oran la capitale du beylik de l'Ouest. Cette période est aussi illustrée par des fresques relatant l'art et l'architecture arabo-islamique importés par ces redoutables conquérants du XVIe siècle, comme la mosquée Hassen Bacha, la mosquée Bey Ottmane Kébir et Ksar El Bey. Ensuite vient l'occupation française, le 4 janvier 1831, qui a ramené un style européen dans l'architecture urbanistique en commençant tout d'abord par la réalisation d'infrastructures religieuses à l'image de la «Vierge» qui surplombe la baie d'Oran, et qui avait servi d'asile lors de l'épidémie de choléra en 1849. «Blouza el Waharnia» Par la suite, c'était la cathédrale du Sacré-Cœur au centre de la ville. Et puis un peu plus tard, c'était au tour des habitations et des équipements socioculturels et économiques et d'utilité publique comme le «Village Nègre», le conservatoire de musique en 1907 conçu par l'architecte Cayla, le Musée, la gare d'Oran avec son style néo-mauresque, la poste et le grand hôtel en 1920, etc. Une autre partie de l'expo traite de l'époque de la révolution. Là aussi, il est rapporté les actions héroïques menées par des figures emblématiques de cette farouche résistance contre l'occupant français. En effet, il est noté que, seul durant le premier trimestre de l'année 1962, soit jusqu'en mars, les fédayins (les résistants) ont entrepris pas moins de 375 actions en ville contre l'ennemi. Oran était décrétée comme le siège de la Wilaya V par le congrès de la Soummam de 1956, sous le commandement du martyr Larbi Ben M'hidi. On peut voir aussi l'effigie du Chahid Zedour Ibrahim Belkacem (1923-1954) ainsi que celle de Ahmed Zabana (1926-1956) qui fut nommé par Ben M'hidi responsable de zone de Zahana, condamné à mort par le tribunal militaire un 21 février 1955 et guillotiné à la prison de Serkadji (Alger) le 19 juin 1956… Le stand de l'art et de la musique est garni par les monuments de la chanson oranaise, à l'image du Professeur Ahmed Wahbi et Ahmed Saber… La défunte Sabah Saghira, elle aussi n'a pas été oubliée par la famille de la culture où sa biographie et son parcours étaient exposés. Celui qui fut, un temps, le grand ami des enfants, feu Ikache Mohamed, connu sous le nom de «Hdidouane» et sa célèbre émission «Hadika Essahira», qui avait fait rêver et procurer de la joie à des millions de bambins à l'époque, a lui aussi eu son petit espace. Enfin, on a également compté une pléiade de tableaux de peinture aux différents styles, comme le cubisme de Picasso, la nature morte (clair-obscur), symbolisme, dessin académique en noir et blanc… œuvres des étudiants de l'Ecole régionale des beaux-arts d'Oran présentées par le peintre graphiste Roumane Mohamed, animateur culturel aux Beaux-Arts. D'autre part, la blouse Oranaise «Blouza el Waharnia», l'habit traditionnel des circonstances, avec les gâteaux maison, le «griwache, kaâck, makrout, m'ssmen…» ont été exposés respectivement par Mme Medjane Rahima (Anika, Habit traditionnel) et Khiss Rachida. On notera aussi que des soirées musicales sont programmées avec la participation des artistes comme Toufik Souag, Assia Haddad…Les Oranais exposeront dans la capitale du Touat jusqu'à aujourd'hui.