Quelque 60% des enfants présentent des anomalies orthodontiques et nécessitent un suivi orthodentofacial (ODF), a indiqué, hier à Alger, le Pr Sofia Laraba. «60% des enfants qui viennent en consultation dentaire sont orientés vers des spécialistes en orthodontie pour corriger les anomalies dentaires qui sont souvent liées à un mauvais alignement des dents», a précisé le Pr Laraba, présidente de l'Association algérienne d'orthodontie (AAO) et professeur dans cette spécialité au CHU de Beni Messous, en marge de la tenue du 1er congrès de l'AAO. La plupart des enfants ont des problèmes de chevauchement de dents dus à une déviation lors de la poussée des dents permanentes. L'orthodontie est une partie de la médecine dentaire consacrée à la prévention et à la correction des malpositions dentaires et des déformations maxillaires pour une meilleure fonctionnalité ou dans un but esthétique. Les enfants traités précocement par des appareils amovibles sont susceptibles d'avoir de meilleurs résultats que ceux qui sont pris en charge tardivement, a expliqué le Pr Laraba. A l'âge adulte, les personnes souffrant de problèmes orthodontiques sont soignées avec des appareillages plus complexes et coûteux. La chirurgie maxillo-faciale peut être envisagée dans certains cas, lorsqu'il s'agit d'un problème osseux, a souligné le Dr Reda Alim, du CHU Mustapha. De son côté, le Dr Ahmed Lahham du même hôpital a plaidé pour des consultations dentaires régulières afin de détecter les sujets à risques précocement et prescrire un traitement préventif (appareils amovibles). Les spécialistes en orthodontie enregistrent une forte demande en matière d'orthopédie dento-faciale et la liste d'attente est longue au niveau de tous les grands CHU du pays. «Le coût des traitements ODF est exorbitant chez les dentistes exerçant dans le privé, et les citoyens recourent aux hôpitaux où les tarifs des soins sont symboliques», a souligné le Pr Ghania Chaker, du CHU Mustapha. Aujourd'hui, les soins ODF ne sont pas pris en charge par la Sécurité sociale et les sommes remboursées sont dérisoires. A ce propos, le Pr Fatma Si Ahmed, du CHU Mustapha Pacha, a sollicité les pouvoirs publics pour le remboursement des soins compte tenu de leurs tarifs importants.