A l'occasion de la première journée africaine de la sécurité routière, l'heure est aux bonnes résolutions. El Hachemi Boutalbi, directeur du Centre national de prévention et sécurité routières, a promis, lors d'une conférence de presse tenue hier à Alger, de mettre plus de rigueur dans le contrôle routier et de multiplier les campagnes de sensibilisation. Ainsi, a déclaré M. Boutalbi les auto-écoles devront être modernisées à travers l'introduction des techniques informatiques dans les examens de conduite, les poids lourds seront munis d'un appareil enregistrant la vitesse et la durée des repos afin de faciliter le contrôle des forces de l'ordre, les bus de plus de 15 places, qui causent généralement les accidents les plus tragiques, seront suivis de près, les responsables des agences de contrôle technique, qui ne se plient pas au cahier des charges, seront sanctionnés et les conducteurs professionnels devront, quant à eux, suivre une formation spécialisée. El Hachemi Boutalbi et son équipe ont promis que l'accent sera mis sur le code de la route, car le facteur humain reste la cause principale des accidents de la route. Les routes tuent 13 personnes par jour. Elles causent quotidiennement des blessures, plus ou moins sérieuses, à 190 personnes. Cette année, s'enthousiasme le directeur du Centre de sécurité routière, la tendance est à la baisse. La décroissance est palpable dans une gymnastique arithmétique mettant en exergue le nombre de véhicules en circulation avec celui des tués. Sur 100 accidents, 10 Algériens décèdent. Cela reste néanmoins insuffisant. Dans d'autres pays, à l'instar du Japon, cette moyenne tourne autour de 2%. Sensibilisation et répression était le leitmotiv des conférenciers. «La hausse des accidents en 2011 était notamment liée au fait que nous avons concentré nos efforts sur la sensibilisation, accordant peu de place à la répression. Nous devons faire un travail sur tous les fronts», a précisé El Hachemi Boutalbi. Le défi est, avec satisfaction, la baisse du nombre de victimes durant les mois d'août et de septembre, avec une baisse de 2,5% du nombre de victimes par rapport à l'année dernière. Naït Hocine, représentant de la DGSN, considère que les actions répressives constituent un outil dissuasif ayant porté ses fruits. Avec 200 000 véhicules immatriculés annuellement, la DGSN espère sinon faire baisser le nombre de tués, du moins maintenir les choses en l'état. De son côté, le représentant de la Gendarmerie nationale, Azouz Latrach, fait observer que la majorité des accidents ont les mêmes causes : l'excès de vitesse, les manœuvres dangereuses, les dépassements dangereux et l'inattention des piétons. Le conducteur en est la première cause – à hauteur de 81% – suivis de l'Etat des routes et celui des véhicules. Pour le reste, le représentant du centre de sécurité routière souligne que même s'il y a des progrès à faire, les assertions selon lesquelles les routes algériennes seraient les plus meurtrières au monde sont fausses. L'Algérie est ainsi à la 13 place, dans le classement des routes les plus meurtrières selon le nombre d'habitants dans le Monde arabe réalisé par l'Organisation de prévention routière internationale (PRI). Notre pays est à la 15e place dans le classement des routes les plus meurtrières du Monde arabe selon le nombre de tués. Il est à la 29e place du classement international de l'OMS, selon le nombre d'habitants et se tient à la 93e place du classement international de l'OMS des routes les plus meurtrières.