Créé pour faciliter davantage l'accès au financement bancaire et répondre ainsi aux doléances formulées, en ce sens, par les investisseurs algériens, le Fonds de garantie des crédits aux petites et moyennes entreprises (FGAR) a réceptionné, depuis son démarrage officiel en mars dernier, 84 dossiers de demande de garantie. C'est ce qu'a annoncé le directeur général de cette nouvelle institution, Boualem Djebar, invité mercredi dernier par le Forum d'El Moudjahid. Toutefois, apprend-on, seule une dizaine de garanties a été délivrée par ce fonds représentant un montant de 200 millions de dinars. Le coût global des projets retenus est de 7 milliards de dinars. Les projets en question couvrent tous les secteurs d'activité. Sur la dizaine de dossiers ayant obtenu la garantie, 2 projets d'investissement ont eu accès au financement bancaire. Expliquant les démarches à suivre pour postuler à une garantie, le premier responsable du FGAR dira que l'investisseur doit déposer son dossier (l'étude technico-économique du projet d'investissement) au niveau à la fois du FGAR et de la banque. L'analyse du dossier, explique-t-il, se base essentiellement sur le degré de maturité des projets présentés, mais surtout sur la qualité du promoteur qui représente 30% des critères d'éligibilité. Concernant la garantie offerte par le FGAR, elle varie entre un pourcentage de 10 à 80% de la perte nette. Le montant minimal de la garantie par entreprise est de 4 millions de dinars et le montant maximum est de 25 millions de dinars. L'une des constatations relevées par le FGAR sur les dossiers réceptionnés est qu'ils manquent, dans leur majorité, « de maturité », c'est ce qui explique, d'ailleurs, note-t-on, le faible nombre des garanties octroyées aux investisseurs. Un constat partagé par Jacques Poulin, expert du bureau canadien SECOR spécialisé dans les montages financiers en faveur des PME, qui précise que c'est surtout le « volet marché » qui fait défaut dans les dossiers présentés par les promoteurs. Pour cet expert qui a accompagné la mise en place du FGAR, « le fonds de garantie est un nouvel outil financier qui a montré ses preuves ailleurs, notamment au Canada où il existe depuis 30 ans ». Interpellé sur les délais du traitement des dossiers au niveau du FGAR, Boualem Djebar dira que, s'agissant des dossiers ficelés et maturés, les délais ne sauraient dépasses les deux semaines. « Tout dépend en fait de l'investisseur lui-même », fait-il remarquer.