Même si elle est bénéfique pour les fellahs, la saison des pluies constitue, paradoxalement, une hantise pour beaucoup de villageois de la bande frontalière avec l'Ouarsenis. Ces derniers appréhendent en effet des conséquences négatives résultant des intempéries, comme les perturbations en matière de transport et de distribution des denrées essentielles. Le problème crucial auquel se trouvent confrontés les villageois a trait justement aux difficultés d'approvisionnement des populations durant la période hivernale. D'après eux, le mauvais état des routes et l'absence d'un approvisionnement régulier et suffisant entraînent souvent des pénuries de produits de première nécessité, tel le gaz butane. Au relief accidenté et difficile d'accès, le sud de la wilaya, limitrophe avec Tissemsilt, accuse effectivement un retard énorme en matière de développement de ses infrastructures de base. Cela va de Beni Bouattab jusqu'à El Hadjadj et Ouled Ben Abdelkader, en passant par Harchoune, El Karimia et Sendjas. Les habitants ont le sentiment d'être oubliés, voire marginalisés par les pouvoirs publics. Ils fondent leur jugement sur «les grandes disparités socioéconomiques qui existent entre le sud et le nord de la wilaya». «Nos populations sont parmi les plus pauvres de la wilaya, car elles manquent de tout : routes, électricité, assainissement, eau potable, etc.», indiquent des habitants de la région. Par exemple, dans les domaines des travaux publics et de la santé, ils estiment que leurs communes manquent cruellement de routes praticables et d'établissements de soins de proximité, comme les centres de santé, polycliniques et unités médico-chirurgicales. Selon les protestataires, cette situation oblige nombre de familles à transférer leurs malades dans les structures hospitalières du chef-lieu de wilaya, ajoutant que de nombreuses femmes accouchent en cours de route.